Pourquoi, et en même temps pourquoi pas ?
petite digression :
L’intérêt croissant pour les animaux reste tout de même de mauvais augures, ou tout du moins le signe d’un malaise.
Je pense que c’est lié à la féminisation qui va de pair avec la naturalisation de la société.
La distinction entre l’homme et l’animal, c’est la parole (avec un grand P, parfois) et toutes les possibilités d’abstraction et de compréhension qui en découlent.
Le domaine de la parole et du nom est traditionnellement une modalité d’être masculine. La substance (chose nommée, ou qui attend d’être nommée/ordonnée) est quant à elle féminine.
C’est Adam qui nomme les animaux dans la Bible, et c’est Eve qui parle avec le serpent (reptile, càd espèce vivante qui fait le plus corps avec la nature : camouflage, etc).
Je n’ai pas besoin d’expliciter je pense le caractère "humide" du monde féminin, le souci du corps, de la santé, du soin, pas seulement dans un sens protecteur, mais en lien avec une espèce d’écoute attentive, intérieure, intime des mouvements qui agitent le corps. Un goût pour la psychologie, les philosophies du bien-être, etc.
La femme est plus proche de la nature, plus proche d’une introspection physiologique, d’une croyance plus forte en le langage naturel, et en connexion plus parfaite avec lui sans doute (potentiellement, car moins défiante vis à vis de ce langage). Les voyantes, astrologues d’aujourd’hui, les muses et oracles d’autrefois étaient essentiellement des personnages féminins.
On pourrait continuer longtemps sur ces analogies (la mère et le foyer, le père et la loi...Le rôle des apôtres distinct de celui de Marie dans la théologie catholique, la prêtrise réservée aux hommes...)
L’histoire de l’humanité (sous aiguillage divin) a suscité la domination masculine pour juguler et maîtriser cette "matière" instable, délicate, sorte de voie de communication difficilement contrôlable, par où pouvait passer le vrai et le faux, le meilleur et le pire. La loi, la doctrine, le Verbe, tout ce langage dévolu à l’ordre masculin, extérieur à la pure nature, s’est donné pour tâche de l’encadrer, la faire "parler", avec prudence.
Cet engouement qui semble décider les hommes à lâcher prise ne me plait pas plus que ça, car il nous enfonce à mon sens dans la substance, et moi, en tant qu’homme, je préfère rester à sec. On voit moins de choses, mais on y voit plus clair...
Répondre à ce message