Le gendarme financier allemand BaFin a demandé vendredi aux banques du pays jugées systémiques de préparer leurs testaments, soit les documents détaillant la façon dont elles souhaiteraient être réorganisées ou démantelées en cas de crise menaçant leur survie.
De par leur taille et la diversité de leurs activités, plus d’une quinzaine de banques allemandes représentent une menace pour l’ensemble de l’économie du pays voire au-delà en cas de faillite, selon le BaFin.
Le premier institut de crédit d’Allemagne, Deutsche Bank, devra remettre en priorité son testament d’ici la fin de l’année.
Deutsche Bank est en effet la seule banque allemande à faire encore partie d’une liste de 28 banques systémiques de rang mondial actualisée jeudi par le Conseil de stabilité financière (FSB). Cet organe a été mandaté par les pays du G20 pour renforcer la législation bancaire au niveau international.
Commerzbank, la deuxième banque du pays, a été sortie de la liste du FSB car elle a considérablement réduit sa taille depuis la crise financière. Le BaFin prévoit que le groupe remettra son testament dans le courant de l’année prochaine.
Les autres instituts de crédit que le BaFin juge systémiques, comme les banques publiques régionales (Landesbanken), auront jusqu’à fin 2013 pour formuler leurs volontés.
En tant qu’élément d’une gestion des risques étendue, un plan d’assainissement sert à être en mesure de maîtriser des situations futures de crise et ainsi à renforcer la résistance d’un institut de crédit, justifie le BaFin dans un communiqué.
La problématique du "too big to fail" (trop grand pour être mis en faillite) peut être ainsi approchée plus efficacement, ajoute l’autorité allemande, qui entend jouer un rôle pionnier en Europe en la matière, alors que les Etats-Unis ont déjà tracé la voie.
L’objectif est notamment d’éviter autant que possible le recours à des aides publiques. Lors de la crise financière de 2008-2009, le gouvernement allemand avait ainsi dû sauver Hypo Real Estate et Commerzbank en leur injectant des milliards d’euros, au grand dam du contribuable.
Il avait dû nationaliser HRE et détient toujours 25% plus une action du capital de Commerzbank.