Le secrétaire général de l’Alliance atlantique a révélé qu’une vaste force militaire était entraînée dans le but d’intervenir en deux mois dans les pays baltes, en raison de la menace que représenterait selon lui Moscou pour leur sécurité.
L’OTAN est en alerte : son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a annoncé au journal britannique The Times du 7 novembre que l’Alliance atlantique préparait une force militaire à répondre en urgence – en deux mois – à une éventuelle agression militaire russe contre les pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie).
Si le dirigeant de l’organisation militaire n’a pas souhaité préciser l’envergure des troupes en question, le représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’OTAN avance le chiffre de 300 000 soldats – un nombre de combattants que l’Alliance ne pourrait pas déployer aujourd’hui en moins de six mois.
« Nous avons constaté une implication militaire russe plus nette qu’avant au cours de ces dernières années : le triplement des dépenses en matière de Défense depuis 2000, le développement de nouvelles compétences militaires, l’entraînement et l’utilisation des forces militaires de la Russie contre ses voisins... », a invoqué Jens Stoltenberg pour justifier cette effervescence de l’Alliance atlantique sur le continent européen.
« Nous avons également vu la Russie diffuser de la propagande en Europe parmi les alliés de l’OTAN et c’est exactement pour cela que l’OTAN répond », a également avancé le haut responsable.
Ce plan d’accroissement des capacités de déploiement d’urgence de l’organisation militaire, a-t-il expliqué, a été validé en octobre dernier, à l’issue de discussions des ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN.
Un plan faisant suite au renforcement de la présence de l’OTAN aux portes de la Russie
Lors de son sommet de juillet dernier à Varsovie, l’OTAN avait déjà annoncé le déploiement de 1 000 soldats en Pologne, en plus de l’envoi de quatre bataillons de 4 000 hommes au total dans les pays baltes, invoquant, toujours, une potentielle menace russe contre les alliés européens de l’Alliance. Ce déploiement de troupes aux frontières de la Russie, de même que les insinuations (ou franches accusations) des dirigeants de l’OTAN à propos des prétendues ambitions guerrières de Moscou, ont été vivement critiqués et à de nombreuses reprises par les responsables russes.
« L’OTAN continue de voir le monde politico-militaire à travers une sorte de miroir déformant », avait ainsi regretté le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, peu après le sommet de Varsovie, avant d’ajouter : « Contrairement à l’intérêt objectif de maintenir la paix et la stabilité en Europe [...] l’Alliance concentre ses efforts sur la dissuasion d’une menace venant de l’est qui n’existe pas ».