La police fédérale a perquisitionné l’appartement new-yorkais de Rudy Giuliani, ex-avocat de Donald Trump, dans le cadre d’une enquête sur ses activités en Ukraine. Une opération immédiatement dénoncée comme politiquement motivée par ses proches.
Dans le cadre d’une enquête en cours visant à déterminer si Rudy Giuliani a enfreint les lois sur le lobbying, les autorités ont perquisitionné le 28 avril l’appartement de l’ancien conseiller juridique de Donald Trump.
Le FBI et les procureurs n’ont fait aucun commentaire sur cette descente de police rarissime chez un avocat, qui plus est ex-maire de New York et ancien procureur fédéral. Selon le New York Times, citant des sources anonymes, les procureurs fédéraux de Manhattan, après avoir obtenu un mandat de perquisition pour son appartement du quartier de l’Upper East Side, ont saisi « des appareils électroniques », notamment des téléphones, en nombre non précisé.
S’exprimant devant l’entrée de l’immeuble de son père, Andrew Giuliani a jugé la perquisition « extrêmement troublante », « dégoutante », « absolument absurde », et a accusé le département de la Justice d’avoir agi pour des raisons politiques.
« C’est la poursuite de la polarisation du département de la Justice, qui doit cesser. Si cela peut arriver à l’ex-avocat du président, cela peut arriver à n’importe quel Américain, trop c’est trop », a-t-il déclaré.
La police n’aurait pas saisi le disque dur d’Hunter Biden
Andrew Giuliani n’a pas donné de détail sur ce qui avait été saisi, mais a affirmé que les agents fédéraux avaient ignoré « la seule pièce incriminante » qui se trouvait dans l’appartement : une allusion apparente à la copie du disque dur d’un ordinateur appartenant au fils de Joe Biden, Hunter Biden, dont Rudy Giuliani serait en possession.
Ce disque dur avait fait surface en octobre 2020 et contiendrait selon les Républicains de nouvelles preuves que celui qui était alors candidat à la présidentielle était intervenu auprès des autorités ukrainiennes en faveur de son fils, pour empêcher une enquête pour corruption. Ce potentiel scandale, largement relayé par les partisans de Donald Trump en fin de campagne, avait néanmoins été relativement peu médiatisé dans la presse mainstream.
Hunter Biden, deuxième fils de l’ancien sénateur, avait travaillé à partir de 2014 dans un groupe gazier ukrainien, alors que son père était encore élu aux côtés de Barack Obama. Or, de son propre aveu, Joe Biden a révélé comment il avait menacé le président ukrainien Petro Porochenko, en mars 2016, de retirer un prêt d’un milliard de dollars à Kiev s’il ne licenciait pas immédiatement le procureur général Viktor Shokin. Ce dernier supervisait une vaste enquête de corruption sur la société de gaz naturel Burisma Holdings, qui employait le fils cadet de Joe Biden en tant que membre du conseil d’administration.
De leur côté, les procureurs fédéraux enquêtent depuis des mois sur les activités de lobbying de Rudy Giuliani en Ukraine, et plus particulièrement sur la possibilité que l’ex-avocat personnel de Donald Trump et ex-procureur fédéral de Manhattan soit intervenu auprès du gouvernement Trump en 2019, au nom de responsables et hommes d’affaires ukrainiens, selon plusieurs médias cités par l’AFP.
Rudy Giuliani, 76 ans, n’a pas été inculpé et les procureurs n’ont jamais parlé officiellement de cette enquête. À l’automne 2019, il s’était retrouvé au cœur de la procédure de destitution intentée par les démocrates contre Donald Trump, accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour tenter de nuire à son rival politique Joe Biden.
Mis en cause par les démocrates à propos d’un entretien téléphonique avec le président ukrainien, Donald Trump s’était fermement défendu, demandant à ce que « quelqu’un se penche sur Joe Biden », dont le fils Hunter était visé par une enquête en Ukraine. Un dossier sur lequel Rudy Giuliani s’était alors penché.