Le message est clair et sans ambiguïté. L’Algérie ne défilera pas à Paris le 14 juillet, comme l’a laissé croire un membre du gouvernement de Manuel Valls.
Fin de polémique. L’Algérie a mis fin à la rumeur selon laquelle l’armée algérienne comptait défiler à Paris le 14 juillet. La position du gouvernement algérien est on ne peut plus clair : « On pourra imaginer un défilé militaire ensemble lorsque l’ancienne puissance coloniale présentera ses excuses pour les crimes commis en Algérie », lance le gouvernement algérien. Et Saïd Abadou, ancien ministre des Moudjahidines, en rajoute sur le journal El Khabar : « Nous refusons toute manifestation de militaires algériens à côté des soldats de l’ancienne puissance coloniale. Ce sujet ne doit même pas être abordé tant que la reconnaissance de la criminalisation du colonialisme n’est pas réglée. »
A l’origine de ce « couac », Kader Arif, secrétaire d’État aux Anciens combattants, qui avait laissé entendre, jeudi 12 juin, que l’Armée nationale populaire algérienne (ANPA) défilerait aux côtés des soldats français et étrangers, le 14 juillet sur les Champs Élysées. Il répondait ainsi à la question d’un député du Front national dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.
« Le député RBM (Rassemblement bleu Marine) Gilbert Collard a demandé au secrétaire d’État chargé des anciens combattants si, comme le laissait supposer une rumeur insistante, les troupes algériennes allaient défiler sur les Champs-Élysées le 14 juillet 2014. À cette question, le ministre a répondu par l’affirmative en prétextant qu’il s’agissait d’une invitation dans le cadre des cérémonies honorant les combattants de 14-18 », écrit le Front national dans un communiqué.
Pendant que les membres du Front National s’indignaient face à la supposée participation de l’ANPA, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, tentait, ce vendredi sur BFMTV, d’éteindre l’incendie en affirmant qu’il n’y avait rien de « choquant, puisque c’est la commémoration de tous les sacrifices qui ont été faits, et évidemment qu’il y avait des Algériens ». Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait pour sa part déclaré, le 20 mai : « C’est une preuve que nous sommes entrés dans une phase pacifiée avec l’Algérie ». Le chef du gouvernement, Manuel Valls, s’était quant à lui gardé de faire tout commentaire.
Alors que des politiques français s’enflammaient autour de cette question, de l’autre côté de la méditerranée, les militaires algériens n’ont, semble-t-il, jamais exprimé leur intention, ni même leur souhait, de défiler en France.