Décidément, l’année 2011 est riche en bouleversements. L’annonce selon laquelle l’armée russe a décidé de se passer de ses fusils d’assaut AK-74 (Avotmat Kalachnikova), la version modernisée de l’AK-47, la fameuse « kalach », qui a armé et qui arme encore les guérilleros de tous poils de la planète, en est un.
D’ailleurs, cette nouvelle est tellement surprenante qu’elle n’a pas encore été communiquée au « père » de l’AK-47, Mikhaïl Kalachnikov, âgé aujourd’hui de plus de 90 ans, de peur qu’elle lui soit fatale.
La raison avancée par l’armée russe est qu’elle possède dix fois trop d’exemplaires de ce fusil d’assaut par rapport à ses besoins actuels. D’où sa décision d’arrêter ses commandes auprès de l’usine Izhmash, qui produit l’AK-47 et ses dérivés depuis plus de 60 ans.
Cela étant, la « kalach » n’est pas encore prête de disparaître. D’une part, parce que l’armée russe ne lui a pas encore trouvé de remplaçant puisqu’il reste à concevoir. Et d’autre part, parce que plus de 100 millions d’exemplaires sont en circulation dans le monde et que c’est sans doute l’arme qui a été la plus copiée et qui risque de l’être encore dans les années qui viennent.
Quant à Mikhaïl Kalachnikov, son concepteur, qui a reçu la médaille de Héros de la Russie à l’occasion de son 90ème anniversaire, il vit modestement à Ijevsk, dans l’Oural. Conformément à la loi russe, les inventions dans le domaine de l’armement ne donnent pas droit à des royalties. "J’ai créé cette arme pour défendre mon pays. Voilà son but", avait-il déclaré il y a un peu moins de deux ans.