Les bombardements turcs en représailles aux tirs d’obus syriens ayant cessé jeudi, un calme relatif régnait vendredi matin à la frontière turco-syrienne dans le village d’Akçakale. L’armée turque a nettement renforcé sa présence, a constaté un photographe de l’AFP.
Plusieurs chars et pièces d’artillerie, dont les canons visant ostensiblement le territoire syrien, ont été déployés dans la localité turque, située juste en face du poste-frontière syrien de Tall al-Abyad, contrôlé depuis la mi-septembre par les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL).
Le gouvernement turc a obtenu jeudi le feu vert de son Parlement pour poursuivre les opérations militaires en territoire syrien au nom de la "sécurité nationale". Mais le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que son pays n’avait "pas l’intention de déclencher une guerre avec la Syrie".
Eau et nourriture
Depuis le début de la matinée, de nombreux habitants d’Akçakale ont traversé librement la frontière pour fournir en eau ou en nourriture leurs voisins syriens, privés de ravitaillement par les combats meurtriers qui opposent les rebelles aux troupes fidèles au président Bachar al-Assad pour le contrôle d’Alep.
Plusieurs obus syriens ont frappé mercredi après-midi Akçakale, tuant cinq civils turcs et en blessant une dizaine d’autres. En représailles, l’armée turque a visé des positions de l’armée syrienne, tuant "plusieurs" soldats, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les dernières salves turques ont été tirées sur la Syrie jeudi matin. Aucun nouveau tir n’a été signalé depuis. Mais un responsable turc a prévenu qu’elle pourraient reprendre en cas de nouvel incident. Le Conseil de sécurité de l’ONU a lui fermement "condamné" jeudi soir les tirs des forces syriennes.