Après des destructions d’immeubles palestiniens, des blocages financiers, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé le 25 juillet que l’Autorité palestinienne allait cesser de respecter les accords avec Israël.
L’Autorité palestinienne va cesser de respecter les accords avec Israël. C’est ce qu’a annoncé son président, Mahmoud Abbas, le 25 juillet.
L'Autorité palestinienne met un terme aux accords avec #Israël suite à la destruction de plusieurs maisons #palestiniennes qu'elle qualifie de "nettoyage ethnique" https://t.co/f55INbcmNg pic.twitter.com/Cy9803OMM3
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) 26 juillet 2019
« Nous annonçons la décision de la direction [palestinienne] de ne plus appliquer les accords signés avec Israël », a-t-il déclaré lors d’un discours à Ramallah. Il a également annoncé la mise en place d’un comité chargé d’étudier la manière de mettre en œuvre cette décision.
Les relations entre le gouvernement de Mahmoud Abbas, basé en Cisjordanie occupée, et les autorités israéliennes se sont en effet détériorées au cours des derniers mois, notamment à cause de violations commises par Israël.
À titre d’exemple, le 22 juillet, Israël détruisait des logements de Palestiniens qu’il jugeait illégaux au sud de Jérusalem, à proximité de la barrière de séparation isolant la Ville sainte de la Cisjordanie occupée, une opération condamnée par les Palestiniens, l’ONU et les Européens. Mahmoud Abbas avait estimé que ces démolitions constituaient une « dangereuse escalade contre le peuple palestinien sans défense ». Ces destructions « peuvent seulement être qualifiées de nettoyage ethnique et de crime contre l’humanité », a-t-il ajouté.
Israéliens et Palestiniens, par le biais de l’Autorité, sont liés par des accords bilatéraux dans des domaines allant de la gestion de l’eau à la sécurité. Si les Palestiniens cessent de les appliquer, cela pourrait avoir des conséquences notamment sur la sécurité en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, mais aussi pour Israël. En effet, la coopération entre services de sécurité palestiniens et israéliens aurait permis de déjouer des dizaines d’attentats anti-israéliens. Les Israéliens assurent pour leur part que l’Autorité palestinienne y trouve son compte avec le maintien de la stabilité.
Le Conseil palestinien avait approuvé dès 2015 la fin de la coopération sécuritaire mais ce vote était resté lettre morte.
Blocage financier
En plus des destructions et du grignotage du territoire palestinien par la construction incessante de colonies et de nombreux autres abus, en février, Israël avait annoncé le blocage de 500 millions de shekels (122 millions d’euros) sur le montant total reversé à l’Autorité palestinienne au titre de la TVA et des droits de douane prélevés par l’État hébreu sur les produits importés par les Palestiniens.
Une sanction imposée en réponse au versement par l’Autorité palestinienne d’allocations aux familles de Palestiniens emprisonnés ou tués pour avoir commis des attaques anti-israéliennes.
Mahmoud Abbas avait alors refusé de toucher une quelconque somme due au titre de ces droits de douane de la part d’Israël tant que ces fonds étaient incomplets, laissant l’Autorité palestinienne face à une grave crise financière. Ces taxes représentent 65% des recettes de l’Autorité censée préfigurer un État palestinien.
Des responsables palestiniens avaient menacé dans le passé de cesser d’appliquer les accords avec Israël, mais c’est la première fois que Mahmoud Abbas l’annonce lui-même de manière aussi directe.