L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, 61 ans, a annoncé mardi avoir décidé d’abdiquer et de céder le pouvoir dans ce richissime État du Golfe à son fils, le prince héritier Tamim.
L’abdication de cheikh Hamad, arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est une première au Qatar et dans l’histoire récente du monde arabe, où aucun souverain n’a jamais renoncé au pouvoir de son plein gré.
Dans un discours télévisé adressé à la nation, l’émir de cet État qui joue un rôle diplomatique important sur la scène arabe et internationale a affirmé que le temps est venu d’ouvrir une nouvelle page et de confier les responsabilités à la nouvelle génération.
Je m’adresse aujourd’hui à vous pour annoncer que je remets le pouvoir à cheikh Tamim ben Hamad Al Thani et je suis entièrement convaincu qu’il placera l’intérêt du pays et la prospérité de son peuple en priorité, a annoncé l’émir.
Le nouvel émir, âgé de 33 ans, sera le plus jeune souverain d’une monarchie du Golfe.
Nommé prince héritier il y a dix ans, cheikh Tamim, quatrième fils de l’émir, a progressivement conforté son autorité au cours des dernières années en prenant la gestion de dossiers sensibles de politique étrangère et intérieure.
Sa mère est l’influente cheikha Moza, deuxième épouse du souverain.
Le palais avait déjà annoncé lundi soir dans un communiqué que les Qataris étaient invités à prêter allégeance à son altesse cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, comme émir du pays.
L’intronisation du nouvel émir pourrait être accompagnée d’un important remaniement ministériel qui verrait le départ du puissant Premier ministre cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al Thani, qui occupe ce poste depuis 2007. Il est également ministre des Affaires étrangères et a joué à ce titre un rôle central dans l’appui aux soulèvements arabes, qui se poursuit aujourd’hui avec un soutien sans faille à la rébellion syrienne.