Le gouvernement a abrogé, mercredi 27 mai, dans un décret publié au Journal officiel, les dispositions dérogatoires autorisant la prescription de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 à l’hôpital en France, hors essais cliniques, à la suite d’un avis défavorable du Haut Conseil de la santé publique.
Depuis fin mars, l’hydroxychloroquine pouvait être prescrite à titre dérogatoire en l’absence d’autre traitement, à titre compassionnel ou dans le cadre d’essais cliniques « sous la responsabilité d’un médecin, aux patients atteints de Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile », selon un premier décret datant du mois de mars.
Le nouveau décret annule cette disposition, qui concernait aussi l’association d’antiviraux lopinavir/ritonavir.
« Que ce soit en ville ou à l’hôpital, cette molécule ne doit pas être prescrite pour les patients atteints de Covid-19 », a réagi le ministère de la santé dans un communiqué.
(...)
La liberté de prescription des médecins demeure
Le médicament, commercialisé sous le nom de Plaquénil en France, fait partie des nombreux traitements testés depuis le début de l’épidémie. Il est par ailleurs prescrit pour lutter contre des maladies auto-immunes, le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde.
L’IHU Méditerranée Infection de Marseille « continuera à traiter [ses] patients avec les traitements les plus adaptés », a réagi mercredi, auprès de l’Agence France-Presse, l’institut dirigé par le professeur Didier Raoult.
L’abrogation de l’autorisation n’entame pas la liberté de prescription des médecins, et un praticien hospitalier peut toujours prescrire et administrer un médicament hors-AMM (autorisation de mise sur le marché).
Source : lemonde.fr