Depuis le voyage d’Alain Soral puis Dieudonné en Corée du Nord, une tournée qui a fait le tour du monde, stupéfiant les agences de presse et les médias dominants de tous les pays qui nous avaient habitués à une propagande unilatérale, on constate que la vision de la Corée du Nord est en train de changer, et particulièrement en France.
Même si l’a priori négatif demeure. Mais ce mur d’incompréhension, construit à dessein par les médias aux ordres directs ou indirects de l’oligarchie, est en train de s’effriter. On demande à des spécialistes – dont on découvre qu’ils existaient ! – si les gens sont « comme nous » là-bas, s’il s’habillent, mangent normalement. Comme si la Corée du Nord était sur une autre planète.
Certes, le régime politique est différent, mais à Hamhung, la deuxième grande ville de Corée, (768 000 habitants) par exemple, on ne voit pas de clandestin qui a changé 8 fois de nom, qui a été appréhendé par la police et immédiatement relâché, poignarder et égorger deux innocentes. On ne voit pas non plus de hordes de clandestins qui bafouent les lois, qui agressent les femmes et les forces de l’ordre pour être finalement placés dans des hôtels pendant que des Français demeurent à la rue.
Ce monde à l’envers, il n’existe pas en Corée du Nord. [1]
Nous nous sommes attachés à écouter deux interventions, l’une de Pascal Boniface, que nos lecteurs connaissent désormais plutôt bien, et l’autre d’une spécialiste de la Corée du Nord, qui est interrogée en radio. Les deux points de vue montrent une nette amélioration de la connaissance de ce pays déclaré « secret », une connaissance qui se fait au détriment des clichés, qui étaient négatifs à 100 %.
En effet, dans l’esprit de l’occidental moyen qui ne diversifie pas ses sources d’information par rapport aux journaux télévisés, par exemple, ou même écrits, la Corée était un gigantesque camp de concentration peuplé de zombies maigres et maladifs, obligés de se prosterner en permanence à chaque fois que leur sanguinaire dictateur apparaissait sur des écrans géants, placés tous les 100 mètres dans le pays. En gros, c’était ça.
Pourtant, l’universitaire interrogée via Soundcloud confirme ce qu’a vu Soral : un pays qui s’est redressé après la famine des années 2000, une famine créée par les sanctions décidées en haut lieu par les Américains, rappelons-le. C’est la réaction de ce pays omnipotent qui, tout au long de l’histoire moderne, a durci les régimes qui s’opposaient à son hégémonie. Exemples avec l’URSS des années 30, et plus près de nous, l’Iran des mollahs. Toujours et tout le temps, avec son système de répression économique et militaire, sans parler de la déstabilisation permanente fomentée par ses services secrets, l’Empire a poussé les régimes anti-impérialistes à se durcir, démontrant ainsi qu’ils étaient antidémocratiques.
Ensuite, l’Empire obtenait après une campagne de presse mondiale le droit moral de les dénoncer, de les attaquer, comme il le fit avec l’Irak en 2003 (entre un et deux millions de morts), la Syrie en 2011 (3 à 500 000 morts), la Serbie et la Libye. Cependant, le fait que la Corée du Nord détienne l’arme atomique a tout changé. L’ogre américain se fait plus prudent. Le rapport de forces avec la superpuissance qui planque son hégémonie économico-militaire derrière une ingérence humanitaire change...
Premier à parler de la Corée autrement, mais avec les pincettes nécessaires – « un régime odieux », le « dernier régime stalinien », une « monarchie héréditaire absolue » – pour ne pas perdre sa place dans l’organigramme de la propagande occidentale, même ténue, c’est le géopolitologue Pascal Boniface, qui officie à l’IRIS :
Sur Binge Actu, l’animateur est allé poser des questions naïves à Juliette Morillot, spécialiste de la péninsule coréenne :
Le 4 juillet 2017, l’historienne et journaliste était interrogée par le journal La Croix, toujours à propos de l’image de la Corée du Nord... Elle remettait les choses à l’endroit, inversant l’agressé et l’agresseur :
« Le problème vient d’une méconnaissance que l’on a de ce pays. Pour arrêter la Corée du Nord, il faut analyser sa position, comprendre pourquoi elle agit ainsi et ce qu’elle veut. La Corée du Nord a des demandes bien précises : un traité de paix sur la péninsule (techniquement les deux Corée sont toujours en guerre depuis 1953), un traité de non-agression avec les États-Unis, une reconnaissance diplomatique et enfin un dialogue bilatéral avec la Corée du Sud et un autre avec les États-Unis.
À l’origine, le programme nucléaire nord-coréen est né au lendemain de la Guerre de Corée (1950-1953) au cours de laquelle, par deux fois, les États-Unis ont menacé de frappes nucléaires la Corée du Nord. Cette dernière se sent aujourd’hui encore menacée, notamment par les 30 000 soldats et les porte-avions américains qui stationnent dans la péninsule. L’arme nucléaire représente pour elle une assurance-vie, un moyen de se défendre et de survivre. »
Puis elle élargit le tableau du conflit des deux Corée :
« La Chine a besoin de l’État tampon nord-coréen et n’est donc pas prête à laisser tomber son allié. Pour les États-Unis, l’existence de la Corée du Nord est également bien pratique, leur permettant par exemple de maintenir une présence militaire dans la région face à la montée en puissance de la Chine. La Corée du Sud non plus n’a pas intérêt à une Corée réunifiée, qu’elle ne pourrait supporter économiquement. Tout le monde fait preuve d’ambiguïtés et personne n’essaie réellement de comprendre la position de l’autre. »
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