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L’insurrection syrienne vire de plus en plus vers le terrorisme

Jour après jour se révèle au grand jour l’horreur des méthodes terroristes utilisées par les différents groupes insurgés syriens.

Attentats piégés, liquidations et embuscades constituent l’essentiel de leur travail. Pas seulement les militaires syriens sont visés, mais aussi, des civils qui affichent leur soutien au régime. Plus encore. Certains groupes armés insurgés s’en prennent à d’autres groupes censés être leurs alliés, comme le révèle la messagerie du chef du Conseil national syrien (CNS) Bourhane Ghalioune, divulguée par le quotidien libanais AlAkhbar.

Les dessous de Ghalioun Leaks

Dans le message qui relate les détails de la rencontre effectuée entre le commandant de la brigade « Les petits-fils d’Al-Walid » qui contrôle certains quartiers de Homs, Khodr Halawani, avec d’autres commandants, c’est surtout la brigade d’AlFarouk qui est accusée de perpétrer des « violences non justifiées, aussi bien à l’encontre des civils syriens que des membres des autres groupes » de l’insurrection.

« L’essentiel de la crise aujourd’hui à Homs réside dans l’obtention directe de certains groupes de quantités d’argent, plus ou moins importante, de la part de l’Arabie saoudite, pour les inciter directement à attaquer les quartiers loyaux (qui soutiennent le régime) et attiser l’escalade confessionnelle » est écrit dans ce message datant du 25 mars 2012, et signé d’Abou-l-Majd, un membre du comité de coordination entre les différentes brigades de l’ALS.

Il y est écrit que 25 groupes ont critiqué la façon d’agir de la brigade d’Al-Farouk, qui travaille individuellement dans les régions qu’elle contrôle, et s’emploie à soumettre ceux qui ne sont pas membres de son unité par la force, allant même jusqu’à les tuer. « 5 martyrs sont tombés à Baba Sabe’, comme s’il s’agit d’un pincement d’oreilles d’Al-Farouk à l’encontre des autres hommes armés du quartier » relate le message, parce qu’ils ont refusé de rejoindre leur rang.

Evoquant l’état de scissions qui sévit à Homs, l’auteur du message en incombe la responsabilité à des parties de l’opposition syrienne, et d’autres régionales, et indique que de jeunes hommes armés s’en prennent aux quartiers ou la population soutient le régime, grâce à un soutien extérieur généreux. Il a aussi dénoncé la témérité d’Al-Farouk dans le quartier de Khalidiyyé, les commandants de l’insurrection imputent l’assaut perpétré par les forces gouvernementales à l’attaque irresponsable perpétré contre le barrage Matahen.

Tout tuer : sportifs, politiciens, employés de banques, policiers, militaires...

Sur le terrain, embuscades, engins explosifs et liquidations de civils et de militaires se poursuivent.

L’agence officielle Sana a révélé ce jeudi que le joueur de l’équipe national de basketball Bassel Rayya a succombé ce matin à ses blessures. Il avait été victime mercredi 2 mai d’une attaque armée dans la province de Damas (rif de Damas). Il était connu pour ses positions proches du régime. En mars dernier, des hommes armés avaient tué le champion de boxe syrien Mohammad Gyath Tayfour alors qu’il était à bord de sa voiture à Alep.

Mercredi, des insurgés armés ont tué à bout portant le fils du parti de l’opposition le Parti social national syrien (PSNS) Ismail Ali Haydar ainsi que son accompagnateur. Ce parti fait partie d’une coalition de partis de l’opposition syrienne qui oeuvrent pour des changements par les moyens pacifique.

Et dans la banlieue de Deraa, deux adjudants-chefs des forces de l’ordre ont été liquidés séparément dans la banlieue de Deraa, selon Sana, et un troisième adjudant-chef a été abattu dans une attaque à Deir ez-Zor.

Dans les rangs des civils, un employé de banque a lui aussi fait l’objet d’une attaque meurtrière dans la province de Damas, alors que les dépouillés de deux jeunes syriens enlevés mardi par des inconnus ont été retrouvées, avec des traces de torture.

Et les Cheikhs aussi : chiites et sunnites

L’entourage du mausolée de Sayed Zaynab dans la banlieue de Damas semble aussi devenir une cible favorie de certains groupes terroristes.

Mardi dernier, le directeur de l’école religieuse de l’Imam Khomeiny cheikh Fadi Bourhane a échappé de justesse à la mort après avoir été victime de tirs de feu de la part de deux motocycleurs.

Le 13 avril dernier, un homme armé a tué à bout portant Sayed Nasser Al-Alawi, un homme de religion syrien et imam d’une école religieuse. Les deux hommes sont des chiites.

Mais les attaques ne se limitent pas aux Chiites seulement. Le mois de février dernier, c’est un cheikh sunnite qui a été abattu à Damas, Cheikh Mohammad Sadek.

Et l’histoire de l’âne piégé ?

De plus, Syrian Truth rapporte qu’un âne piégé a tué 12 membres de l’ASL dans la région d’Edleb.

A l’origine, cet âne piégé par les insurgés syriens était destiné à exploser dans un barrage des forces de l’ordre dans le village de Kourine , lorsqu’il a rebroussé chemin et a fini par exploser au sein de ses confectionneurs. L’information a été rapportée par la chaine qatarie AlJazira.

De plus en plus de slogans confessionnels

Pour sa part, le site syrien en ligne Syria Truth (al-Hakika) a signalé que les observateurs des manifestations organisées contre le gouvernement constatent de plus en plus une prolifération des slogans confessionnelles hostiles aux Alaouites et au parti, et d’autres exigeant un état islamique.

Les observateurs constent aussi que les manifestations hostiles au régime s’estompent et deviennent de plus en plus rares, au fur et à mesure que l’insurrection opte pour les méthodes de terreur.

L’Onu parle du terrorisme de l’opposition

Mardi, et pour la première fois, le secrétaire général adjoint des Nations Unies Hervé Ladsous a accusé les forces de l’opposition de commettre des actes terroristes dans les régions syriennes.

Après avoir indiqué que le nombre des observateurs s’élève actuellement à 24 lesquels se trouvent à Damas, Deraa, Idleb, et Hama, Ladsous avait affirmé que le plan de six point de Kofi Anan pour mettre fin aux violences en Syrie était violé par les deux parties, aussi bien par le gouvernement syrien que par l’opposition.

concernant l’envoi d’autres observateurs, l’ONU a annoncé que la Syrie avait refusé des visas à trois observateurs internationaux. Le ministère syrien des Affaires étrangères a confirmé un désaccord portant sur les nationalités mais n’a pas voulu parler de "refus".

Selon des diplomates, le gouvernement syrien rechigne à laisser entrer des citoyens de pays occidentaux hostiles au régime Assad, ou de pays arabes comme l’Arabie saoudite et le Qatar qui soutiennent l’insurrection.

Washington accuse AlQaida

Mercredi et pour la énième fois, Washington a accusé la nébuleuse Al-Qaïda de cherche à aggraver la situation qui règne en Syrie, "Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que des organisations terroristes, notamment Al-Qaïda, tentent de profiter de la situation qui a vu le jour en Syrie à leurs propres fins. Dans le même temps, nous exigeons toujours du gouvernement syrien qu’il retire ses troupes des zones de conflit et qu’il poursuive la mise en œuvre du plan de l’émissaire spécial de l’Onu Kofi Annan", a indiqué le porte-parole du département d’Etat américain Mark Toner.

Évènements syriens dans les deux versions

Ce jeudi, le site en ligne « Syrian documents » qui répertorie tous les évènements de la crise syrienne a fait part des évènements suivants :

- A Damas : Des accrochages entre les forces de l’ordre et des bandes armées sur l’autoroute Adaoui, dans la capitale et il serait question de tués. Alors que l’explosion d’un engin a eu lieu à proximité d’une voiture dans le quartier de Fahham, sans faire de victimes

- L’explosion d’une charge près d’une voiture dans le camp des palestiniens Yarmouk, proche de Damas, blessant son conducteur.

- A Hama : une explosion a été entendue puis un obus s’est écrasé contre une maison dans le quartier Arbayine, et des échanges de coups de feu dans le quartier Al-Hader.

- A Deraa : plusieurs explosions ont été entendues dans la localité Nemr dans la province

- Alep : des échanges de coup de feu dans la cité universitaire à l’aube, entre les forces de l’ordre et des hommes armés qui l’ont investie suite à des accrochages.

Concernant cet évènement, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (relayé par les agences internationales) qui siège à Londres avance une version différente, présentant les hommes armés comme étant des étudiants et faisant part d’au moins « quatre étudiants tués et 200 autres arrêtés jeudi à l’aube à Alep lors d’une opération des forces pro-gouvernementales ».

"Des membres des forces de sécurité ont pénétré en grand nombre dans la cité universitaire durant la nuit après une manifestation d’étudiants réclamant la chute du régime et ont tiré" sur les étudiants, a affirmé à l’AFP Mohammad al-Halabi, porte-parole des militants sur place contacté via Skype.

L’OSDH a indiqué de son côté que, peu après minuit, des hommes armés pro-régime et des membres des forces de sécurité avaient tiré sur les étudiants, en tuant quatre, et en blessant 28 autres dont trois grièvement. Selon l’organisation, 200 étudiants ont été également arrêtés.

Toujours selon cette ONG , (qui n’emploie que deux personnes, Rami Abdul Rahman, qui n’a pas de diplôme d’études secondaires selon Ria Novosti, et son secrétaire et interprète) six civils, dont une femme et un enfant, ont été tués par des tirs qui ont visé leur bus près de la ville de Saraqeb, dans la province d’Idleb (nord-ouest). L’organisation évite de signaler l’origine des tirs contre ce bus. Ce qui laisse penser qu’ils proviendraient de parties insurgées.

Arrestations

Par ailleurs, l’AFP a rapporté que les services de sécurité syriens ont arrêté jeudi matin deux fils de l’éminent opposant Fayez Sara, sans mandat d’arrêt, et les ont ensuite conduits vers un lieu de détention inconnu, a annoncé. "Des membres des forces de sécurité sont entrés dans l’immeuble où vivent Bassam, 37 ans, et Wissam, 26 ans, à 06H00 du matin (03H00 GMT), ils ont cassé la porte à la recherche d’armes et les ont emmenés vers une destination inconnue", a rapporté leur père à l’AFP .

"Les forces de sécurité n’ont pas produit de mandat d’arrêt" à l’encontre des deux frères qui souffrent de problèmes de santé et n’ont pas pu emporter de médicaments, a-t-il précisé à l’AFP par téléphone.

En février, Fayez Sara, également écrivain et journaliste, avait fondé avec plus de 100 journalistes la "Ligue des journalistes syriens" solidaire du "mouvement révolutionnaire" contre le régime de Bachar al-Assad.

Il avait été invité à participer à un dialogue avec les autorités au début de la contestation mais il avait ensuite été mis en détention durant deux mois.

 






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