« Dieudonné, j’ai envie de lui dire : t’en fais pas, moi aussi, ils se sont acharnés sur moi… » Installé sur les fauteuils cuir orange du Central Café, dans l’artère piétonne de Sarreguemines, Manuel Wackenheim a pris l’habitude, ces dernières semaines, de voir revenir vers lui les journalistes. Après… vingt ans de pause, ou pas loin.
L’arrêt Morsang-sur-Orge est passé par là, qui a servi de socle à la démarche du ministre de l’Intérieur Manuel Valls pour réclamer – et obtenir – du conseil d’État qu’il interdise le spectacle de Dieudonné. Comme en 1995, lorsque les pouvoirs publics de l’époque avaient fait acter par la juridiction l’interdiction du « lancer de nains » pour atteinte à la dignité humaine.
Il a beau avoir longtemps fait la « une » de l’actualité à l’époque, le nain de Sarreguemines avait depuis été un peu gommé de la mémoire collective, pour dire vrai. L’intéressé, lui, n’a rien oublié, et continue de garder une rancœur perceptible à la simple évocation des souvenirs. À raison de trois spectacles par semaine en moyenne, Manuel Wackenheim sillonnait alors la France et les hôtels de long en large, drainant autour de sa notoriété, la foule de curieux venus le voir se faire projeter contre des matelas, avec son 1,18 m et son poids de mouche.
Au « Malibu » de Saint-Avold, sur la plage de Saint-Tropez, avec les lumières, les musiques, les applaudissements de la foule, et plusieurs lancers contre des cibles. « C’était un vrai spectacle, j’avais une habilleuse, un présentateur… », se rappelle-t-il avec émotion.
Tout juste si les piétons remarquent sa petite taille dans les rues de la ville mosellane où il est resté. Mis hors-jeu sous la pression des associations de petite taille avec le renfort de Mimi Mathy, il n’a jamais trouvé le rebond depuis.
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