L’institution monétaire a dégagé un bénéfice après impôt de 2,2 milliards d’euros en 2015, en ligne avec les bénéfices des années précédentes, grâce notamment à une maîtrise de ses charges et surtout à l’augmentation de ses liquidités, nées de la politique monétaire non conventionnelle de la BCE.
La Banque de France se porte toujours aussi bien ! Pour 2015, elle affiche un résultat ordinaire de 4,71 milliards d’euros, quasiment identique aux 4,8 milliards enregistrés en 2014. Après versement d’un impôt sur les bénéfices de 1,9 milliard d’euros, le résultat net de la Banque s’élève à 2,22 milliards d’euros. Depuis 2008, jamais l’institution monétaire n’a enregistré un résultat opérationnel inférieur à 4 milliards d’euros.
Ce n’est pas un hasard. La structure du compte de résultat a considérablement évolué au cours des dix dernières années. En 2006, la Banque de France générait un produit net de 3,9 milliards pour des charges d’exploitation de 1,7 milliard (dont 1,3 de personnel). Depuis, son produit net a progressé de 75%, à 6,9 milliards. Les charges, elles, n’ont augmenté que de 400 millions, limitées notamment par une baisse des frais de personnel dans le cadre des multiples plans de réorganisation du réseau lancés depuis la création de l’euro. Dans ces conditions, avec un résultat de 4,7 milliards sur un produit de 6,9 milliards la banque de France affiche une rentabilité de 68%, à faire pâlir d’envie n’importe quelle Google ou Amazon !
La comparaison avec l’année 2008 n’est pas fortuite. La crise des subprimes a en effet entraîné une modification profonde des rôles des banques centrales, qui s’est traduite par la mise en place de politiques monétaires non conventionnelles, politiques qui perdurent aujourd’hui en zone euro et ont même tendance à s’accentuer s’agissant de la BCE. Dans ce cadre, la Banque de France a perçu plus de 183 millions d’euros des banques commerciales au titre de l’application du taux de dépôt négatif depuis l’année dernière.