La Chine s’est engagée à acheter à la Russie 24 avions de chasse et 4 sous-marins, soit la plus importante vente d’armes de Moscou à Pékin depuis dix ans, a rapporté lundi la presse officielle chinoise.
Cet accord a été conclu juste avant la venue à Moscou du nouveau président chinois Xi Jinping, a rapporté le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois. M. Xi a quitté Moscou dimanche, après une visite de trois jours au sujet de laquelle il s’est déclaré "très content".
La vente prévoit la fourniture de 24 chasseurs Soukhoï Su-35 et de quatre sous-marins de classe Amour, dont deux seront construits en Russie et deux en Chine. Le journal n’a pas mentionné de montant pour ce contrat.
Selon le Quotidien du peuple, des négociations portent aussi sur des systèmes de missiles russes S-400, des avions de transport militaires Iliouchine IL-476 (version modernisée de l’IL-76), des avions ravitailleurs IL-78 et des moteurs d’avion Saturn 117S.
La Chine, jadis principal client du complexe militaro-industriel russe, s’émancipe peu à peu de la Russie en matière d’armes. Mais selon les experts Pékin reste intéressé par l’acquisition des meilleures technologies russes pour développer sa propre industrie de l’armement, souvent en copiant.
La Chine a admis au service actif son premier porte-avions en septembre 2012. Ce navire a été construit à partir d’une coque à l’origine destinée à la Marine soviétique. Et Pékin dépend encore beaucoup de technologies russes pour les moteurs de ses chasseurs-bombardiers.
La Chine a annoncé au début du mois un important accroissement en 2013 de son budget militaire. Cela a suscité de l’inquiétude chez ses voisins, notamment au Japon qui a promis d’être sur ses gardes vu les graves tensions territoriales entre les deux pays.
Par ailleurs, une simulation sur ordinateur d’un possible impact du bouclier antimissile américain sur la stabilité stratégique a été présentée à la délégation militaire chinoise en visite en Russie, a déclaré aux journalistes le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov.
"Nous suivons de près toutes les démarches entreprises par les États-Unis et l’Otan dans le but de mettre au point des systèmes antimissiles capables de torpiller la stabilité régionale et stratégique. Aujourd’hui, nous avons présenté à nos amis chinois une simulation sur ordinateur d’un possible impact du bouclier antimissile américain sur la stabilité stratégique", a déclaré M. Antonov à l’issue d’une rencontre entre les ministres de la Défense des deux États, Sergueï Choïgou et Chang Wanquan.
"On espère que nos collègues ont été impressionnés par cette présentation. Le chef du département militaire chinois a exprimé sa volonté de poursuivre le dialogue sur ce sujet", a poursuivi le vice-ministre.