Édition spéciale #RTLMatin / 3 morts dans l'attaque de #Strasbourg : le tireur en fuite traqué, la France passe en "urgence attentat" / live vidéo > https://t.co/r32D2Mz0mj pic.twitter.com/iNGj4bXzJS
— RTL France (@RTLFrance) 12 décembre 2018
Après les événements de Strasbourg dans la soirée du mardi 11 décembre 2018, nous voici en urgence attentat. Qu’est-ce que l’urgence attentat, décrétée par notre gouvernement ?
« Le troisième niveau, inédit, “urgence attentat”, est adopté, de façon ponctuelle – limitée à l’activation d’une cellule de crise –, immédiatement après un attentat ou face à l’imminence d’une action terroriste. Il peut être comparé au dispositif “alerte enlèvement” et comporte des mesures exceptionnelles, par exemple la fermeture des routes, du métro, l’arrêt des déplacements scolaires… » (Source : Le Figaro)
Aussitôt dit, les complotistes de l’Internet – et Dieu sait s’il y en a – ont bondi sur l’annonce et conclu de manière rapide que le gouvernement voulait de la sorte neutraliser l’Acte V des Gilets jaunes, fixé à samedi 15 décembre 2018. Dans cet esprit, il n’est plus question des victimes du tueur présumé de Strasbourg, qui a abattu trois personnes et en a blessé onze.
De manière aussi spontanée, les anticomplotistes, à l’image de globules blancs salvateurs qui s’attaquent à des virus entrés dans un organisme, ont fondu sur les complotistes. Et avant même qu’Alain Soral ne s’exprime – sa voix et son analyse sont attendues lors de chaque grand événement désormais –, il était accusé de complotisme :
Une heure déjà, et @alainsoraloffic n'a toujours pas tweeté pour nous expliquer que l'attentat de #STRASBOURG est de la faute des sionistes.
— Avner Solal (@avnersolal2) 11 décembre 2018
C’est un fait que ce possible attentat – car ce n’est pas encore prouvé – tombe à pic pour un gouvernement qui avait besoin de reprendre la main d’un point de vue autoritaire. Son autorité est bafouée depuis un mois maintenant par la révolte des Gilets jaunes.
Écrire qu’un événement sert un gouvernement n’est pas être cynique, c’est de la politique pure. De là à imaginer que cet événement a été instrumentalisé par ce même gouvernement, il y a un pas que nous ne franchirons pas, et pour cause : il n’y a pas de preuve.
Ce qu’on peut reprocher à ce rapprochement, que l’esprit fait automatiquement (dans ce cas le fonctionnement même de l’esprit serait complotiste !), c’est de marcher sur le corps des victimes. Et pourtant, ceux qui le pensent ne sont pas des assassins, ils ont juste un doute, parfois énorme, sur la concomitance des événements. Le passé nous apprend que tout est falsifiable, tout est manipulable. Seuls les imbéciles ne croient pas à la politique manipulatoire qu’on appelle aussi ingénierie sociale.
Elle va dire qu’on s’acharne mais sa parole a pris un poids éminemment politique sur Twitter. Suivant le sentiment d’une partie de son groupe de pensée, Noémie Halioua a lancé un tweet préventif :
Le prochain qui ose un " Comme par hasard avant l'acte V des Gilets Jaunes " je l'envoie au goulag.#Strasbourg
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) 11 décembre 2018
Mais en voulant soutenir les forces de l’ordre, elle reliait elle-même les deux événements, en apparence sans lien :
Bravo aux forces de l'ordre, humiliées, épuisées, insultées depuis des semaines... ce sont eux qui nous protègent aujourd'hui face aux vraies menaces.#Strasbourg
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) 11 décembre 2018
Il y aurait donc de fausses et de vraies menaces, et le terrorisme serait une vraie menace. Cela sonne comme une injonction mais personne n’est obligé de suivre cette pensée, qui ne vaut pas mieux que du complotisme de base. Parce qu’il y a le complotisme de base et le complotisme élaboré, ou du moins basé sur une connaissance des dossiers.
On peut se poser la question de savoir ce qu’il faut entendre par un délinquant « suivi par la DGSI », notre sécurité intérieure. Suivi ou poussé ? Suivi ou formé ? Suivi jusqu’où ? Ça commence à faire beaucoup de suivis...
Soyons sérieux : le terroriste archi-fiché et suivi par la DGSI qui passe à l'action, c'est une histoire pour les enfants.
— Boris Le Lay (@boris_lay) 11 décembre 2018
Et là, les images d’un Mohamed Merah resurgissent. L’homme était sans conteste entre les mains d’un officier traitant du renseignement intérieur ou extérieur, puisque le jeune homme a été envoyé sur plusieurs fronts.
Mais ne mêlons pas les affaires, même s’il y a des points de contact. Laissons la parole aux spécialistes du terrorisme, ou plutôt – cela pourrait être mal pris – de l’antiterrorisme.
#Strasbourg : "Le profil de l'homme recherché, c'est un pur hybride, un criminalo-terroriste, un délinquant qui peut se refaire une virginité en devenant un militant d'une cause plutôt qu'un criminel", estime Alain Bauer dans #RTLMatin avec Yves Calvi pic.twitter.com/EhvKIyVweO
— RTL France (@RTLFrance) 12 décembre 2018
Le tueur présumé n’est pas encore retrouvé que monsieur Loyal vient nous expliquer ce qu’il en est. Faut-il croire Alain Bauer, l’homme qui a été à la tête de la loge maçonnique numéro un, et qui est depuis des lustres le conseiller des princes en matière de sécurité et de renseignement, ce monde où rien n’est clair, où tout est volontairement caché, déformé, détourné ?
Voyez, on pourrait sur des bases très saines remettre en question la parole du number one (Bauer va souvent faire son alyah professionnel en Amérique) de la sécurité en France, ou de l’insécurité, au choix. Comment croire à 100% ces officiels alors que les attentats s’enchaînent et bénéficient toujours au pouvoir en place, au détriment des victimes ? Comment ne pas imaginer un plan de « com », un pack terrorisme & conséquences qui permet de reprendre la main sur une population de plus en plus méfiante ? Qui joue avec notre sécurité ?
De plus, le nouveau « terrorisme » ne s’attaque jamais aux puissants, seulement au peuple. Le terrorisme, avec le recul, devient l’instrument de répression des régimes démocratiques.
INFO - Samedi, pour protéger l’#Elysée, il y avait 500 gardes républicains du 1er régiment d’infanterie, une centaine de policiers et gendarmes du GSPR, des lances à eau et des drones. Un hélico était prêt pour exfiltrer E.#Macron si besoin. (Canard Enchaîné - en kiosque)
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) 11 décembre 2018
Le pouvoir macronien a eu chaud lors de l’Acte IV : Marianne et le Canard enchaîné révèlent que non seulement les blindés étaient équipes d’un produit incapacitant au cas où la foule aurait pris l’Élysée d’assaut, mais qu’un plan d’exfiltration du président par hélicoptère était prêt.
Le pouvoir, qui a tremblé le 8 décembre, reprend la main le 12 décembre en exploitant la tuerie de Strasbourg.
En juin 2017, Bauer évoquait tous les attentats auxquels nous avions échappé :
Le 9 décembre, Alain Bauer était interrogé par un journaliste très déférent de France Inter. C’est normal, le pouvoir de Bauer impressionne. Il évoquait les scénarios de sortie de crise des Gilets jaunes et l’aspect sécuritaire de l’événement.