Le 10 juin, dans le cadre d’un exercice, un Mirage 2000 de l’armée de l’Air assurant une permanence opérationnelle a décollé à 11h19 pour intercepter, à la demande du Combined Air Operations Centre (CAOC) d’Uedem, en Allemagne, une cible militaire ayant violé l’espace aérien de l’OTAN. Chose qui a été faite un quart d’heure plus tard.
« La France est maintenant entièrement intégrée dans le NATINAMDS », a commenté le général français Dominique de Longvilliers, l’adjoint du chef du Commandement de Forces aériennes alliées (HQ AIRCOM).
Le sigle NATINAMDS signifie « NATO Integrated Air and Missile Defence System », c’est à dire le système OTAN de défense aérienne et animissile intégrée, lequel est placé sous le commandement et le contrôle du Commandant suprême des Forces alliées en Europe (SACEUR).
Ainsi, le NATINAMDS est « l’une des pierres angulaires de la politique de défense aérienne et antimissile de l’OTAN et un signe visible de la cohésion, du partage des responsabilités et de la solidarité au sein de l’Alliance ». Cette structure s’appuie sur les moyens des pays membres, complétés au besoin par ceux de l’OTAN.
Pour la police du ciel, le NATINAMDS peut ainsi compter sur des détachements d’alerte de réaction rapide (QRA) disponibles 24h sur 24, 7 jours sur 7. Il permet de détecter, de poursuivre et d’identifier tout aéronef susceptible de représenter une menace et évoluant aux abords (ou dans) l’espace aérien de l’OTAN. Le mécanisme est le même pour la défense antimissile.
Cas unique, l’espace aérien français dépendra de deux CAOC : l’un situé à Uedem pour le nord, l’autre, implanté à Torrejon (Espagne) pour le sud.
Concrètement, la France préserve sa souveraineté en matière de défense aérienne. Ainsi, le NATINAMDS laisse le commandement opérationnel des moyens en la matière au niveau national et le contrôle opérationnel des moyens d’interception est accordé au cas par cas à l’OTAN par un transfert d’autorité décidé par le Centre national des opérations aériennes (CNOA). Il est donc toujours possible de refuser un tel transfert, voire même de l’annuler, quelles que soient les circonstances.
En clair, NATINAMDS ou pas, la France conserve toujours la maîtrise de toute interception réalisée au-dessus de son territoire au nom de l’OTAN.