La Gambie est une destination de tourisme sexuel pour Occidentales esseulées du Nord de l’Europe. Des femmes transformées progressivement en « ONG » personnalisées pour le compte de « Bumsters » locaux, spécialistes du mariage provisoire et de la récupération de devises fortes...
Connue à l’étranger par l’image de jeunes hommes africains faisant admirer, sur des plages idylliques, leur musculature à des Européennes bien plus âgées, la Gambie rêve de transformer sa réputation de destination de tourisme sexuel, en diversifiant son offre.
Pour y parvenir, cette ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal – à l’exception de sa façade côtière – devra miser sur la culture, l’écologie et de nouvelles infrastructures, et ne plus se contenter des séjours bon marché concentrés sur les plages proches de Banjul, la capitale, selon des experts.
Traditionnellement, la Gambie attire une clientèle essentiellement anglophone et venue du nord de l’Europe, comme des Néerlandais ou des Suédois dont les pays comptent d’importantes communautés gambiennes. Mais elle vise aussi les marchés russe et asiatique et veut davantage faire connaître son histoire coloniale et liée à la traite négrière.
Alors que le tourisme contribue déjà pour 20% au Produit intérieur brut (PIB) de la Gambie, le responsable national du secteur, Abdoulie Hydara, espère imiter d’autres pays africains qui ont su tirer parti de leur faune et de leur flore, comme le Kenya.
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Rabatteurs et souteneurs
La nuit, dans la zone touristique de Senegambia, près de Banjul, des touristes, venus notamment de Grande-Bretagne, des Pays-Bas et des pays scandinaves, s’encanaillent dans des établissements aux lumières agressives.
Hommes, femmes et enfants leur vendent leurs charmes à des tarifs négociés par l’intermédiaire de « rabatteurs », dont beaucoup sont eux aussi des travailleurs du sexe. D’autres sont des souteneurs.
Dans un bar enfumé, des couples mixtes avec une différence d’âge de 30 ou 40 ans boivent sans avoir grand-chose à se dire.
Pour Lamin Sady, 29 ans, qui vend des coquillages sur la plage pendant la saison touristique – de novembre à avril – et travaille sur un bateau de pêche le reste de l’année, l’incapacité à subvenir aux besoins d’une épouse gambienne pousse beaucoup de jeunes à coucher avec des Européennes.
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Climat d’impunité
Malgré des cas présumés de pédophilie, aucun touriste n’a été poursuivi pour de tels faits en Gambie où aucune étude sérieuse n’a été menée sur le phénomène.
Selon un membre de la police touristique se faisant appeler Lamin, ce problème est tristement familier. Avec les enfants, « il s’agit surtout de pornographie, ils (les touristes) prennent des photos » en toute impunité, dit-il.
Des mesures de prévention ont été prises dans l’industrie hôtelière et des jugements en comparution immédiate institués pour les affaires de moeurs impliquant des touristes, mais jusqu’à présent seuls des Gambiens ont été poursuivis.