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La Grèce annonce un plan d’austérité de 4,8 milliards d’euros

Le gouvernement grec a décidé de prendre de nouvelles mesures d’austérité qui devraient générer 4,8 milliards d’euros d’économies, soit 2 % du produit intérieur brut (PIB). Ce nouveau plan d’austérité, approuvé mercredi lors d’un conseil des ministres extraordinaire, doit permettre à la Grèce d’atteindre ses objectifs budgétaires, cette année.

Parmi les mesures décidées figure une hausse de deux points de la TVA, dont le pourcentage sera porté à 21 %, a annoncé le porte-parole du gouvernement Georges Petalotis. Selon des économistes, une hausse de deux points de la TVA permettrait de générer environ 1,4 milliard d’euros de recettes budgétaires supplémentaires, soit 0,6 % du PIB. Le gouvernement socialiste grec a également décidé de geler les pensions de retraite des fonctionnaires et des salariés du secteur privé. Des coupes de 60 % du 14e mois des salariés du secteur public et de 30 % du 13e mois ont également été décidées.

Appel à l’aide de l’UE

Les taxes sur les alcools, le tabac, les carburants et les produits de luxe seront notamment revues à la hausse. Georges Petalotis a annoncé une augmentation de 20 % des taxes sur l’alcool ainsi qu’une augmentation de 8 centimes par litre d’essence et de 3 centimes par litre de diesel. Le prix du litre de carburant avait déjà augmenté de près de 25 centimes au début de février. Les cigarettes subiront une hausse de 63 % tandis que le gouvernement prévoit aussi une "augmentation importante" de l’imposition sur l’immobilier. "Nous menons une lutte énorme à un moment où la situation de l’économie grecque se trouve dans la pire situation de ces dernières années, avec un déficit de 30 milliards d’euros et une dette de 300 milliards d’euros", a souligné le porte-parole du gouvernement.

La loi fiscale sur ces mesures doit être votée "en urgence" vendredi par le Parlement grec, où les socialistes possèdent une majorité de cent soixante sièges sur trois cents. Après avoir approuvé ce plan d’austérité réclamé par l’Union européenne, le premier ministre grec, Georges Papandréou, a déclaré qu’il comptait désormais sur une aide de l’Union européenne. Faute de quoi, a-t-il prévenu, Athènes se tournerait vers le Fonds monétaire international. "Le peuple grec attend la solidarité de l’Europe ; il s’agit de l’autre partie de l’accord [avec l’UE]", a-t-il affirmé lors d’un entretien avec le chef de l’Etat, Carolos Papoulias, retransmis en direct par la télévision publique Net.

Explosion sociale

L’Adedy, le principal syndicat du secteur public grec, a fustigé les nouvelles mesures d’austérité décidées par le gouvernement, y voyant le ferment de troubles sociaux. "Nous descendrons dans la rue avec toutes nos forces. J’ai peur qu’il y ait une explosion sociale", a déclaré son secrétaire général. L’Adedy avait appelé mardi à une grève de vingt-quatre heures le 16 mars. Quelques centaines de retraités ont manifesté dès mercredi devant les bureaux du premier ministre contre le gel des pensions de retraite pendant le conseil des ministres.

Ces mesures d’austérité sont réclamées par l’Union européenne pour assurer la diminution du déficit public de 4 % de PIB en 2010. M. Papandréou a souligné, mardi soir, la situation "catastrophique" des finances grecques et évoqué le cauchemar d’une "banqueroute", annonçant que des "mesures sévères" étaient nécessaires. "Il n’est pas question de laisser le pays sombrer, quel que soit le coût, quelles que soient les réactions, quoi qu’il faille décider, même si la décision que l’on doit prendre est difficile", a-t-il affirmé. Il s’est engagé à prendre "toute décision nécessaire pour éviter le pire, pour sauver l’économie et l’indépendance" de son pays.