Benoît Duquesne est le mec le plus drôle de France Télévisions, malgré 10 349 concurrents en interne, effectifs aussi officiels qu’invérifiables du Groupe.
Son émission Complètement d’Enquête du 19/12/2013 s’est intéressée à l’humour, à ceux qui le font, et à ceux qui l’écrivent, c’est-à-dire les auteurs. Mais sa quête de vérité, une fois de plus, sombre dans la dénonciation kommandanturesque dès qu’il s’intéresse à Dieudonné et Soral.
- Parce que je le veule bien.
Il aurait pourtant été intéressant de savoir si le gros Noir écrit ses textes tout seul, ou s’il se fait aider par un grand Blanc (par exemple chauve et un peu énervé). C’était quand même le principe de l’émission, et là, bim, plus de principe. Sans prévenir, le gars il abandonne sa stratégie en cours de match. C’est comme si l’équipe de France passait soudain, sans en référer à La Dèche (surnom du sélectionneur Didier Deschamps), d’un bon vieux 4-4-2 à un 4-3-3 des familles ! Peut-être que Benoît avait sa petite idée derrière la tête.
- C’est à cause de son look de détenu que Canteloup fait des vannes contre la chancelière allemande ?
On apprend que Europe 1 c’est super (Benoît en fut le directeur de la rédaction pour la saison 2007-2008), que Canteloup est drôle, que ses auteurs touchent « des dizaines de milliers d’euros » pour écrire des blagues sur Merkel et Hollande, avec l’accent allemand s’il vous plaît, La Grande Vadrouille ça marche toujours, surtout sur Elkabbach 1, mais pour Dieudonné on n’apprend que dalle, juste on reçoit une grosse charge de la brigade télévisuelle pas très légère, la cent quatorze millième environ depuis 2003 – essayez d’imaginer Benoît Duquesne à cheval déguisé en lancier, avec ses lunettes qui tombent et son popo qui apparaît parce que son pantalon glisse malencontreusement – charge contre l’humour nauséabond du mec qui fait pas rire mais qui remplit les salles. Contradiction à laquelle l’émission ne trouve pas d’explication rationnelle, bien entendu. C’était pourtant là qu’il fallait, journalistiquement, aller. Mais bon, tout le monde ne voit pas les portes ouvertes…
- Acclamé par seulement 320 000 spectateurs, Dieudonné bat de justesse le record de Bigard au Stade de France.
Visiblement, de plus en plus de Français ont envie de ne pas rire et de bourrer les Zénith avec Dieudonné. Si Hitler vivait encore, ou sa fille (ponchour l’héritache), nul doute que le non-comique, puisqu’il faut l’appeler comme ça depuis l’oukase numéro 132 alinéa 3 du décret 666-A de la loi du 25 Kislev 5764 correspondant au 18 décembre 2003 de notre calendrier goy, loi dite « relative à la sensibilité extrême de la Licra », votée à main levée dans les locaux de l’association mais pas avec le bras tendu histoire d’éviter les amalgames dangereux, donc que le non-comique (décomique ? acomique ? atomique ?) Dieudonné aurait assuré la première partie des messes colossales de Nuremberg. Pour chauffer un peu la salle.
L’alien est dans le journaliste
- Martinet effondré devant une photo de quenelle
Si l’on osait, si l’on était télé-psychanalyste, du genre qui endort ses patientes pour les… endormir, nous dirions que l’axe Dieudonné/Soral est devenu le phallus de la télévision : fascinée, cette dernière s’excite du matin au soir avec ce nouveau joujou, aussi repoussant qu’attirant. D’où le phénomène magnétique qui provoque cette alternance de répulsion et d’attraction qu’on observe chez ce bedeau de Benoît, victime à son tour la danse qui ensorcelle la planète médias. Découverte d’un plaisir violent, obscur, interdit, mais horriblement, explosivement, cosmiquement (comme dirait Salvador Dali) jouissif. Nos deux puissances de l’Axe proposent exactement ce dont la télé, cette vieille baderne donneuse de leçons à l’hygiène douteuse, a intrinsèquement besoin : un viol politico-moral. Avec fécondation et contagion inévitables, les journalistes porteurs de ces œufs interdits donnant naissance à des aliens, qui les dévoreront ensuite. Victoire de la dérision.
- « La quenelle c’est en fait très grossier hein, c‘est une sodomisation. » (Alain Jakubowicz, Complément d’enquête, France 2, 19/12/2013)
Une pénétration jusqu’à la garde pour se sentir à nouveau penser (même de traviole), dénoncer (au secours, le fascisme entre en moi !), crier (ciel, ma virginité !), enfin revivre, quoi, merde. Cette intrusion brutale, désirée inconsciemment par le système, est baptisée « quenelle ». Si tous ne savent pas toujours bien l’expliquer, chacun en perçoit animalement la symbolique, et propage cette gestuelle incendiaire, qui n’est que l’érection populaire en réaction à la longue impuissance dans laquelle le peuple a été cantonné. Il ne s’agit évidemment pas d’un salut nazi, qui liquéfierait de plaisir masochiste quelques associations en mal de sensations, de médiatisation et de ducats. Si l’on était dans les années 30, dites aussi les 30 Glorieuses, il y a longtemps que la Licra et ses petits copains auraient fait leurs valises. Heureusement, nous sommes dans les 30 piteuses.
Licra, filtre ô combien nécessaire de l’humour français
- Dénonciateurs de tous les pays, dénoncez-nous !
En attendant leur départ, programmé automatiquement par leur comportement, l’abus de censure menant cybernétiquement à une montée de la subversion, nous vous restituons l’échange historique entre le journaliste Yvan Martinet et Alain Jacuzbowi, Jabukodonowi, Jakubowicz (Seigneur, pardonne-nous nos fautes d’orthographe sur ces patronymes qui sont de véritables incitations au blasphème). Au préalable, le dénonciateur-journaliste montre au dénonciateur-avocat le sketch aussi vieux qu’inoffensif de Desproges sur les juifs. Martinet s’adresse ensuite à la Haute Autorité.
Martinet :
« Le sketch de Desproges pourrait-il encore sortir aujourd’hui ? Nous avons posé la question à Alain Jakubowicz, le président de la Licra.
– Écoutez, ça ressortirait aujourd’hui, c’est vrai que le seuil de tolérance n’est plus le même qu’à cette époque-là. D’abord on vit dans une période de crise et c’est vrai que dans les périodes de crise l’humour n’est pas perçu de la même façon que dans les périodes que autour des camps (lapsus), des 30 glorieuses hein, la société a changé.
– Donc ça passerait pas ?
– Je crains que ça ne passe pas.
– Et pourquoi ça passerait pas ?
– Parce que nous, nous sommes dans une période de repli identitaire, de repli communautaire.
– Ça veut dire que si ce sketch ressortait aujourd’hui vous iriez en justice ?
– La question se poserait. »
L’appel solennel d’E&R à la planète de l’humour français
- Alain fait les gros yeux.
La question se poserait. Nous sommes tous suspendus à la réponse du Grand Maître qui a gravi un à un les 33 échelons de l’Humour (GM33). La sueur perle sur nos tempes.
Et maintenant voici notre appel : humoristes de France, petits ou grands, connus ou inconnus, riches ou pauvres, si vous avez un sketch un petit peu ambigu, qui pourrait être mal pris par une communauté ou une identité, dont vous pensez qu’il peut faire rire vos concitoyens mais qu’il peut aussi vous faire rire jaune dans un tribunal, alors envoyez-le au préalable à : Alain Jakubowicz-Licra, 42 rue du Louvre 75001 Paris.
L’avocat se fera alors un plaisir de vous dire, via juridique@licra.org, si votre sketch ou votre vanne est diffusable dans les médias ou pas. Cela pourra vous faire gagner du temps, et probablement beaucoup d’argent, si par exemple vous dépassiez les bornes sans vous en rendre compte. Pour être concrets, voici deux exemples de vannes, l’un bon, l’autre pas.
« Être blonde n’est pas une couleur de cheveux, c’est un état d’esprit », dit le comique Gad Elmaleh. Eh bien ça c’est le bon exemple ! En revanche, « la journée sans Juifs à la télé c’est quand déjà ? », d’un obscur internaute qui se croit drôle, il vaut mieux attendre la réponse d’Alain (Jakubow, pas Soral).
Si vous n’avez pas d’idée, ou si vous n’êtes pas vous-même un humoriste, amateur ou pro, et que vous désirez juste tester le dispositif, nous proposons 10 vannes inédites qui vous aideront à tester la clôture (électrifiée). Flanquées de notre avis, qui n’est qu’un avis : O pour oui, N pour non. Et O/N pour « couci-couça ».
Liste de 10 vannes test avec nos conseils :
1. Est-ce que les malades d’Alzheimer aussi doivent faire leur devoir de mémoire ? O+
2. Moi dès que le dernier survivant d’Auschwitz disparaît, je redeviens antisémite. N
3. La LICRA était partie civile au procès de Jésus ? O/N
4. La dette du Reich durera 1000 ans. O+
5. La Française des Feujs, ça rapporte dis donc. N+
6. Si j’ai vu Gang de Rabbins ? N
7. Un nazi qui meurt de vieillesse, c’est dégueulasse. O++
8. J’ai regardé Shoah de Lanzmann et ça m’a fait des Faurisson partout. NN
9. Un hologramme c’est un gramme d’holocauste. N
10. Après avoir vu Complément d’Enculette sur l’humour, j’ai déchiré mes posters de Dieudonné. O++
Signer la pétition demandant la dissolution de la LICRA :
Se procurer les ouvrages des éditions Kontre Kulture
attaqués par la LICRA :