A un moment, il faut arrêter de jouer les bisounours. Martin Luther King, Rosa Parks, et tous les autres afro-américain qui ont milité pour l’égalité des droits entre Noirs et Blancs nous ont montré que même s’il y a gens qui ont des a priori négatifs (et dans le cas du mariage homo, je pense qu’il y a de nombreuses personnes qui sont contre), voir des innocents se faire traiter comme des criminels par la police (je fait référence à ces vidéos où on voit la police américaine battre vieillards, femmes et enfants manifestant pacifiquement) suscite un sentiment d’hostilité envers le pouvoir et la violence aussi excessive qu’injustifiée qu’il n’hésite pas à employer.
Si sur le Champs Elysées défilaient 800.000 personnes avec enfants en bas âge, poussettes, femmes enceintes et grand-parents, et qu’un seul CRS ose lever la main sur eux, ce serait cette image d’iniquité et de violence gouvernementale qui prendrait le dessus. Cette foule d’innocents, manifestant pacifiquement mais illégalement sans que les forces de l’ordre ne puisse réagir, ce serait un message fort pour montrer où est la légitimité.
Au contraire, plier devant le préfet, après l’échec retentissant de la pétition devant le CESE, ça revient à se coucher complètement. C’est accepter ouvertement que des centaines de millier de personnes qui se mobilisent se fassent cracher à la gueule par le gouvernement en toute impunité. Si le mouvement ne montre pas les crocs maintenant, ce sera fini, les gens s’en désintéresseront car il aura fait la preuve de sa totale impuissance.
C’était très bien de vouloir faire les choses dans les règles au début, ça prouve qu’on est des gens calmes, disciplinés, soucieux du respect des lois. Mais à un moment, quand c’est le pouvoir qui méprise le peuple, il faut réagir, et ça ne peut pas consister à réitérer ce qui n’a déjà pas marché la première fois. En prônant une désobéissance civile pacifique, le mouvement mettrait le gouvernement en position difficile : soit faire de la répression, et donc faire cogner des femmes enceintes et des bébés dans des poussettes (ordre qui pourrait d’ailleurs ne pas être obéit par les forces de l’ordre, ce qui serait une victoire encore plus immense), soit laisser faire, et donc faire changer l’impuissance de camp, aux yeux de tous, induisant une dynamique favorable au rejet de la loi.
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