Ahahahah... je ne sais pas où est ce que vous vivez au Québec, mais la révolution dite tranquille a quand même porté un sacré (c’est peu dire) coup aux valeurs traditionnelles au Québec... Parole d’un expatrié qui est revenu, écoeuré par la mentalité soixante-huitarde (on fume du "pot" - comprendre de la marijuana -, sans complexes même avec papa et maman, on érige l’ "égalité hommes-femmes", la "tolérance" et l’ "ouverture à la différence" comme éléments fondamentaux définissant ce qu’est le peuple québécois, et ceux-ci ont le même sens que celui qu’ont leur donne en France) et l’esprit anglo-saxon (hypocrisie, faux semblants permanents, intégration totale des codes, moeurs et usages Anglais et Américains au point où il devient absolument ridicule, à mon sens, de parler de peuple distinct des anglophones occupant le reste de l’Amérique du Nord) qui semblent aujourd’hui être les seuls éléments fondant l’ "identité collective" québécoise. Ah oui, j’oubliais la langue française, si galvaudée qu’elle finit par ressembler de toutes pièces à un "anglais francisé" : les mots sont Français, mais la syntaxe, l’usage des termes et les expressions sont tous purement issus de l’anglais... Et le plus désolant, c’est que la grande majorité des Québécois que j’ai pu côtoyer en presque vingt ans d’existence dans ce pays, se satisfont et même s’ enorgueillissent de ces tendances. Alors, là où vous voyez une "absence de l’esprit des Lumières" au Québec (faudrait m’expliquer ce que vous entendez par là), moi je vois un peuple déraciné de toutes ses singularités et de ses repères moraux, en voie de dissolution accélérée dans la grande nuée WASP environnante à laquelle il n’hésite même plus à s’ identifier de lui-même (que dirait face à ce tableau ce grand esprit canadien-français que fut l’abbé Lionel Groulx, chantre de la si particulière destinée à laquelle devait selon lui aspirer cet ilôt de francité qu’incarnait encore le Québec de son èpoque ?).