Le titre originel
Cela ne ressemble pas à la stratégie russe de bombarder les établissements civils, leurs missiles ne visant que les installations énergétiques, ce qui est une cible in fine militaire.
Si Moscou conteste pour sa part cette frappe en évoquant les retombées d’un tir antiaérien ukrainien, le missile de croisière qui a frappé l’établissement serait bien de type Kh-101, indique Kiev. L’un des huit que la défense n’a pu intercepter. (La Dépêche)
Pour la presse occidentale, alors que la Russie se défend en accusant un énième tir de défense sol-air US, il y a bien crime de guerre.
Cependant, cet événement, qui arrive quasiment chaque jour à Gaza et qui ne fait pas les mêmes vagues, semble « lancer » le grand sommet de l’OTAN à Washington, remettant la Russie dans le camp du mal absolu...
C’est donc un Vu de Russie un peu spécial, car vu de l’Occident.
Après les bombardements russes sur plusieurs villes ukrainiennes qui ont fait plusieurs dizaines de morts, hier, Volodymyr Zelensky a demandé une convocation d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. Quel(s) objectif(s) derrière ce pilonnage ? L’analyse du général (2s) Olivier Kempf.
Lundi matin [8 juillet 2024], les forces russes ont tiré une quarantaine de missiles sur Kiev, mais aussi Dnipro, Kryvyï Rih, Sloviansk et Kramatorsk selon les autorités ukrainiennes. Huit arrondissements sur dix touchés, 36 morts et 140 blessés dans la seule capitale ukrainienne, bilan encore provisoire en fin d’après-midi : « le pire, c’est qu’ils ont tiré sur l’hôpital Okhmadyt. On y soigne des enfants souffrant du cancer et on y dialyse ceux qui ont des maladies rénales », précise au téléphone Vera Grygorenko, professeure de français à Kiev.
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Au lendemain de la visite du Premier ministre hongrois Viktor Orban et alors que l’Otan célèbre ses 75 ans, un tel pilonnage russe porterait-il un message de Moscou ?
« La visite d’Orban, l’UE et l’Otan n’ont pas d’incidence, selon moi, sur cette frappe. Lorsqu’on observe le déroulé de la guerre depuis deux et demi, les Russes ne suivent jamais un calendrier politique, intérieur ou international. Ils ont des objectifs qui leur sont propres, des objectifs militaires ou concourant à l’effort de guerre comme les centrales électriques alimentant, aussi, l’outil de production ukrainien », analyse le général (2s) Olivier Kempf.
Chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique et directeur du cabinet stratégique La Vigie, il pointe qu’en sens inverse, la Russie justifie ses attaques comme des ripostes aux frappes ukrainiennes sur ses installations énergétiques. Et pour l’expert, il ne s’agit pas non plus de préparer une future grande offensive d’été avec cette pluie de missiles.
« La Russie n’a plus les moyens blindés d’avoir une telle ambition, elle se contente de grignoter du territoire parce qu’elle a actuellement la supériorité en effectifs et en artillerie », note le général Kempf.
[...] De fait, « L’Ukraine a besoin d’une défense aérienne dès maintenant », a plaidé ce lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borell qui a accusé la Russie de « cibler sans pitié les civils ukrainiens ».
Un point que le spécialiste analyse pour sa part d’un point de vue historique et militaire :
« Quand ils visent un objectif, la question des "dommages collatéraux" ne se pose jamais chez les Russes. Depuis le début du conflit, les Ukrainiens savent d’ailleurs que les Russes n’ont pas de limites, ainsi qu’en atteste le nombre de crimes de guerre et de “bavures”. »
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