Pour l’instant épargnée, la Suisse pourrait aussi être touchée par l’afflux de migrants si la situation s’aggrave en Europe et que d’autres États plafonnent les demandes d’asile, comme l’Autriche.
Il faut s’interroger sur les capacités de l’Union européenne à absorber ce flux, a souligné vendredi devant les médias le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann (sur la photo) en marge du Forum économique mondial (WEF). D’après lui, un plafond limite peut se justifier, dès lors qu’on s’attaque au problème à la source.
Il faut aider sur place. Investir un franc en Syrie, Jordanie ou au Liban est nettement plus efficace qu’un franc investi en Suisse. Mais pour y parvenir, une coordination entre tous les pays est nécessaire.
Maintenir Schengen
Il faut leur offrir des conditions de vie sur place qui leur donnent envie de rester. Des mesures draconiennes, comme de fermer les frontières, ne sont en revanche pas une solution.
Dénoncer le dispositif Schengen/Dublin n’est pas une alternative, a abondé le ministre des Finances Ueli Maurer. Cela aurait de graves répercussions en matière d’asile.
La Suisse n’aurait quasiment plus aucun moyen d’éviter les procédures multiples. Les transfèrements dans d’autres États de l’UE ne seraient plus possibles que sur la base d’accords bilatéraux de réadmission.
Pour l’heure, l’ex-ministre de la Défense, qui effectuait sa première apparition officielle dans sa nouvelle fonction, ne s’alarme pas. Si la situation reste ainsi, il n’y a pas de mesures supplémentaires à prendre, estime-t-il.
Son de cloche toutefois légèrement différent du côté de la conseillère fédérale Doris Leuthard. Selon elle, Paris s’attend à ce que la situation empire.
Troupes aux frontières ?
Si tel est le cas, il n’est pas exclu que l’« armée soit mobilisée auprès des corps des gardes-frontière ». Mais la question se posera si la Suisse était à son tour confrontée à un afflux de réfugiés.