Une clameur assourdissante emplit la salle de Rangoun et accompagne le boxeur au moment où il monte sur le ring. Comme cet Américain dimanche, de plus en plus d’étrangers s’adonnent au lethwei, art martial birman ultra violent.
En Asie du sud-est, chaque pays a son art martial. Le plus connu reste la boxe thaï mais la boxe birmane s’enorgueillit d’être le plus extrême. Tous les coups sont permis, y compris les coups de tête et pour gagner il faut mettre son adversaire KO, seul moyen de gagner avec l’abandon.
Après cinq rounds de trois minutes si aucun combattant n’a flanché, le match est déclaré nul. Et les boxeurs ne portent pas de gants, leurs mains sont simplement bandées.
D’après Zin Lin Htunn, expert de cet art martial, les premiers étrangers à avoir mis les pieds sur un ring birman venaient de la Thaïlande voisine dans les années 90.
Récemment et surtout depuis que l’ex-État paria a tourné la page de la junte militaire et s’est ouvert au monde, d’autres boxeurs professionnels ont tenté leur chance : Japonais, Américains, Philippins, Néo-Zélandais, Australiens, Mexicains...
« Comme il s’agit de l’un des arts martiaux les plus durs, une victoire leur permet de souligner leur puissance », explique-t-il.
C’est notamment cet engagement extrême qui séduit Cyrus Washington, boxeur professionnel, plutôt spécialiste de boxe thaï, et aussi appelé Black Dynamite.
« Les coups de tête sont dangereux mais je pense que tous les types de combats sont dangereux », a expliqué à l’AFP le boxeur, peu de temps avant son match contre Tun Tun Min, l’une des stars birmanes de la discipline.
« Coup de boule, coups de pied puissants et d’autres attaques, tout est dangereux sur le ring », ajoute-t-il.