« C’est le propre de la France, quand elle tombe au plus bas, de voir quelqu’un venir la soutenir, la sauver » (Éric Zemmour)
- Extrait de l’article de Valeurs actuelles
Toute la presse en parle, c’est la candidature qui monte, mais pas encore le candidat, si l’on en croit les sondages : 5 % au premier tour pour Zemmour. La presse de gauche le craint, la presse de droite l’encense, et en oublie Marine, qui ne cache pas sa crainte d’être débordée sur sa droite en 2022. Car Marine, comme son père, même si elle a mis de l’eau de Sion dans son vin national, est toujours soumise au cordon sanitaire établi par le CRIF, cordon que Zemmour ne craint pas, et pour cause. Dès lors, une partie de la presse a le droit de s’enticher de Zemmour comme elle s’est entichée de Macron il y a quatre ans. Paradoxalement, alors que Zemmour fustige matin et soir la Macronie et ses réalisations foireuses, une candidature Zemmour contribuerait mécaniquement à faire réélire Macron dans un fauteuil. Le billard anti-Macron à trois bandes de Zemmour risque bien de se retourner contre lui ! Sauf si la zemmourisation des esprits est un calcul oligarchique à quatre bandes...
- L’article du Point
Il y a 40 ans, c’est le très gauchiste Coluche qui mettait le désordre dans la joute habituelle entre les quatre grands partis (PS, PC, UDF, RPR). Aujourd’hui, c’est le très droitiste Zemmour qui change la donne, virtuellement parlant. Car l’essayiste du Figaro n’a pas de parti. À cet argument on peut en opposer un : Macron non plus n’avait pas de parti en 2016, et il a quand même été élu, donc gardons-nous de tirer des lignes sur des habitudes politiques qui ont été chamboulées, voire dévastées.
En 2021, avec l’offensive mondialiste sur les mœurs, la santé et l’économie baptisée du nom de guerre covid, c’est toute la société qui a été chamboulée, dévastée. On a le droit de rester lucide, mais on ne peut plus penser comme avant, avec les vieux concepts de gauche et de droite, de partis et de syndicats, d’alliances et de candidats. Il faut ajouter la nouvelle donne du Nouvel Ordre mondialiste qui s’étend peu à peu sur nos territoires et, surtout, dans les esprits. On le voit chaque jour, les Français, fatigués, se soumettent à cette nouvelle dominance, après les Allemands dans les années 40 et les Américains dans les années 70.
Et c’est dans ce bouleversement politico-culturel, et civilisationnel puisque les chocs migratoires inouïs se prolongent, que le pouvoir profond avance son pion le plus efficace : Éric Zemmour. C’est un sioniste, certes, mais un sioniste intelligent, adapté, 2.0, qui est en train de rafler une partie de la France en colère, et en colère contre tout ce que le socialo-sionisme lui a infligé en 40 ans : immigration de masse, chute des revenus, destruction des services publics, affaiblissement de l’État, disparition de l’industrie, mainmise des réseaux occultes sur la Décision, sans oublier la négation du patrimoine, l’incendie de Notre-Dame, le terrorisme soudain, et la trahison définitive des médias qui jouent l’oligarchie contre le peuple.
Peu importe pour les nationalistes ou les patriotes que Zemmour vienne de la même maison-mère que BHL ou Attali, l’essentiel est qu’il sorte le balai, ou la sulfateuse, pour le grand nettoyage. Il y a 15 ans, un certain Nicolas Sarkozy avait promis de tout nettoyer au kärcher, de remettre la France sur les rails, en ordre de marche, au travail et tout le tralala. On sait ce qu’il en est advenu : le traité de Lisbonne ! Qui sera justement le point de départ du nouveau livre de Zemmour, qui vient d’être lâché par son éditeur (Albin Michel).
Au fait, que veut faire Zemmour, au cas où il se présenterait, et qu’il pèserait sur le second tour ? Valeurs actuelles, dans son article surexcité, nous présente les grandes lignes de ce programme :
Des propositions que Marine Le Pen n’a plus le droit d’émettre, sous peine de tomber pour racisme. Zemmour a le champ libre, puisque lui n’a pas l’épée de Damocrif au-dessus de la tête. Il peut cogner sur la droite molle, servile et soumise aux forces néolibérales atlantistes antifrançaises, et sur le RN, qui s’est tellement dédiabolisé qu’il en est devenu inoffensif :
« Il n’y a plus de différence aujourd’hui entre le discours de Marine Le Pen et celui d’Emmanuel Macron ou de Xavier Bertrand. »
L’estocade arrive :
« Marine Le Pen est de gauche. Tous ses réflexes sont de gauche. Elle l’est beaucoup plus que certaines personnes au Parti socialiste. »
Ce que souligne en gras le maire d’Orange, Alexandre Bompard :
« La ligne de normalisation totale de Marine Le Pen est suicidaire. »
L’édile ne dira pas pourquoi le parti de Jean-Marie Le Pen a été déporté vers le centre, ou le sionisme, ce centre de gravité du paysage politique français. Il y a des limites à la révélation. Bref, Zemmour, toujours pas candidat officiellement, grignote un peu sur le RN et beaucoup sur LR. Il faut dire que la candidature de frère Bertrand n’est pas très envoûtante. Jamais la scission n’a été aussi forte en France entre la tendance souverainiste et la tendance européiste, c’est-à-dire anti-souverainiste.
Au-dessus de la mêlée, avec une droite en charpie et une gauche qui n’a plus aucune chance, Macron, assis à côté de Jupiter, prend son pied à regarder les hommes s’agiter, s’invectiver, s’entretuer.
De là à dire que les macronistes (qui ne parlent en ce moment que de ça) favorisent la montée de ce candidat inattendu dans les sondages, il n’y a qu’un pas, que les officiels ne franchissent pas. Mais la question de lui refiler les parrainages s’est posée chez LREM. Chez LR, c’est non.
Le buzz Zemmour, c’est à la fois la victoire (idéologique) et la défaite (politique) de Jean-Marie Le Pen, qui avait raison sur toute la ligne depuis 40 ans. Aujourd’hui que ce discours est audible, parce qu’autorisé, un sioniste habile s’empare de la flamme lepéniste pour se changer en guide de la nation. Si Zemmour dit l’incarner, on peut quand même poser la question : la France éternelle se réappropriera-t-elle un jour sa flamme ?