Face au protectionnisme américain et au volontarisme chinois, l’Union européenne peine à adopter une stratégie commune pour moderniser son industrie et verdir son économie. Les ambitions politiques de faire de l’Europe un foyer industriel des énergies propres se heurtent à un manque de coordination stratégique.
Faire de l’Europe le foyer des énergies propres : telle est l’ambition affichée par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans le cadre du Green Deal européen. Cette volonté de positionner l’Europe en tête de la course aux innovations vertes est une réponse aux tentatives agressives de délocalisation de l’industrie européenne des énergies vertes, en particulier de la part des États-Unis et de la Chine.
Pour soutenir l’industrie européenne et faciliter sa transition vers les énergies propres, deux grands textes sont en cours d’élaboration à Bruxelles : le « Net Zero Industrial Act » qui vise à simplifier les procédures de délivrance de permis pour les nouvelles installations de technologies propres et à rendre les projets stratégiques sur les énergies renouvelables éligibles à des aides d’État substantielles et le « CHIPS Act » qui vise quant à lui à soutenir l’industrie européenne des puces électroniques, en injectant 42 milliards d’euros d’investissements publics dans ce secteur.
Cependant, les initiatives nationales des États membres risquent de créer une fragmentation au sein de l’Union européenne et d’accentuer les disparités économiques entre les pays du Nord et ceux du Sud de l’Europe. Les pays disposant de marges budgétaires plus importantes ont plus de chances de bénéficier de ces initiatives. Ces initiatives européennes incohérentes et décorrélées des politiques des États participent un peu plus à la fragmentation de l’industrie européenne.