Le désistement du sénateur américain Rand Paul de la primaire républicaine a paradoxalement mis en lumière son principal axe de campagne : l’augmentation alarmante de la dette des États-Unis. Une situation qui ne préoccupe pas tant que cela les Américains, mais qui n’en demeure pas moins inquiétante.
Rand Paul, le sénateur « libertarien » du Kentucky a mis un terme à sa campagne présidentielle. Il est la seconde victime du « caucus » de l’Iowa, après Mike Huckabee, l’ex-gouverneur de l’Arkansas, qui avait jeté l’éponge dès lundi soir. Ironie de l’histoire, le jour même du caucus, le 1er février, la dette nationale des États-Unis a dépassé le cap symbolique de 19 mille milliards de dollars, ou 19 « trillions » de dollars, comme disent les Américains. Soit le chiffre 19 suivi de douze zéros. Or, Rand Paul avait articulé sa campagne autour de la menace que cette dette représente pour l’avenir des États-Unis.
Une menace, à ses yeux, plus dangereuse que celle de l’Etat Islamique. Mais tel un monstre auquel on s’est habitué, à force de le voir sortir du placard, la dette semble n’effrayer plus grand monde, aujourd’hui, ni aux Etats-Unis, ni ailleurs.
Alors, faux problème ou aveuglement collectif ?
En apparence, la dette nationale est un sujet important de la campagne présidentielle aux États-Unis. Au moins parmi les candidats républicains qui y vont régulièrement de leur petite phrase choc. "Il faut agir tout de suite, nous avons une dette de 19 trillions de dollars qui ne cesse d’augmenter" dit Marco Rubio. « La dette et les déficits engendrés par Washington hypothèquent l’avenir de l’Amérique », renchérit Chris Christie. « Je ne veux pas que mes cinq petits-fils vivent dans les ruines de ce qui fut un grand pays, il faut nous sortir de ce pétrin », se lamentait Mike Huckabee. « Je suis entré en politique parce que cette dette est inquiétante… Chaque minute qui passe, nous empruntons un million de dollars supplémentaire. Il faut savoir dire stop, je vais y employer toute mon énergie », disait de son côté Rand Paul.
Il est arrivé cinquième du caucus de l’Iowa avec 4,5% des voix. Dans les sondages nationaux, il se traînait à la onzième place avec moins de 3% des intentions de vote. Sa participation au prochain débat était incertaine car seuls les dix premiers candidats des sondages sont invités à y participer. Paul a donc préféré jeter l’éponge et se concentrer sur son siège de sénateur du Kentucky, qu’il devra défendre à l’automne. C’était le seul de tous les candidats républicains à insister sur l’urgence de la dette. L’électorat ne l’a pas suivi.
Pourtant, le problème de la dette est bien là.
Le 1er février, la dette américaine a passé le cap des dix-neuf mille milliards de dollars. Mais la nouvelle est passée presque inaperçue. Pourtant, cela représente une dette de 58 000 dollars pour chaque Américain, du premier au dernier né ! Les seuls intérêts de cette dette se montent à 430 milliards de dollars chaque année. Ils constituent le premier poste budgétaire après la Défense. Un poste qui pourrait exploser si les taux d’intérêts venaient à augmenter. Alors que le gouvernement américain est déjà contraint d’emprunter pour payer ces intérêts…
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Un aperçu de la courbe de la dette :
- Source : Wikipédia