Y a-t-il un « climat de violence » véhiculé par les médias ? Un peu qu’il y en a, et il est attisé par la gauche et les médias de masse, ici et partout dans le monde. Et il a un but clair : la destruction de la présidence Trump et, pour certains au moins, apparemment, l’objectif est l’assassinat du président Trump lui-même.
Mais ne prenez pas ce que je dis pour argent comptant : regardez la couverture du magazine [irlandais] Village. Cette couverture montre un réticule de fusil surimposé sur une photo de la tête de Trump. Et le titre dit : « Pourquoi pas. »
Le magazine, autrefois obscur, publié en Irlande, est maintenant en train de se prélasser dans le monde entier, et les médias sociaux américains sont heureux d’amplifier la glorification d’un acte criminel du magazine. Ci-contre, cette image mortelle, par exemple, sur Twitter. En outre, nous pourrions nous poser la question : Twitter n’a-t-il pas des règles contre les « discours de haine » et l’« incitation à la violence » ? Ou ne sont-elles pas appliqués lorsque la cible est à droite de l’échiquier politique ?
L’article du Village lui-même joue un jeu éditorial intelligent. Il commence par décrire Trump comme « un pourvoyeur de haine » et énumère ensuite tous ses autres prétendus péchés, y compris les mauvais traitements infligés aux réfugiés, une politique étrangère globalement fausse, des idées rétrogrades sur le changement climatique et l’opposition à l’avortement.
Après cette litanie, le magazine considère les options : « Alors peut-être que la solution est le tyrannicide. » Il pourrait très bien dire lui-même : « Débarrassez-nous de lui. »
Ensuite, sous le titre Le tuer ?, la revue cite des philosophes et des théologiens qui ont déclaré le tyrannicide justifiable, de Cicéron à Thomas d’Aquin, en passant par Martin Luther. Et puis, pour en rafraîchir la portée, le magazine rappelle avec admiration l’Allemand Klaus von Stauffenberg, qui a failli réussir à tuer Hitler en 1944. Le message est évident : Trump est un autre Hitler, et vous, lecteur, devez décider par vous-même de ce qu’il faut faire maintenant.
Pourtant, après avoir soulevé toutes ces questions de la manière la plus lourde possible, la revue se retire en quelque sorte au dernier moment. Elle écrit : « Tirer sur Trump est inutile et disproportionné. »
Bien sûr, nous savons tous ce qui se passe ici. En effet, nous reconnaissons la technique employée par Village comme une variante de l’ancien dispositif rhétorique appelé paralepsis, une pirouette consistant à relever une idée tout en prétendant ne pas en parler. Après avoir soutenu, avec véhémence et longuement, que Trump est une menace de niveau civilisationnel, le magazine ajoute alors quelques mots, lâchement hypocrites, recommandant de ne pas lui nuire. Ainsi, Village espère qu’il s’est lui-même couvert : si un mauvais sort tombe sur Trump, ses journalistes diront, cachant à peine leurs sourires, « Alors ça ! Nous ne voulions pas que ça se produise ! »
En effet, même avant l’article du Village, l’idée de tuer le 45e président était dans l’air. Diverses célébrités et rappeurs ont souhaité la mort, sinon le meurtre, de Trump.
Et Twitter semble être un lieu privilégié : la publication en ligne Mashable évoque, dans les premiers 12 jours de la présidence Trump, plus de 12 000 tweets appelant à l’assassinat du président. Comme l’indique l’article, ce volume de menaces dépasse de loin la capacité d’enquête des Services secrets américains.
Pendant ce temps, les attaques incendiaires continuent. Sous l’en-tête Beau Willimon déclare la guerre à Donald Trump, Deadline Hollywood détaille les efforts acharnés du créateur de House of Cards pour faire tomber le président. L’article détaille les nombreux tweets de Willimon, y compris sa propre version simulée de la Déclaration d’Indépendance, qui commence par les mots :
Quand, au cours de l’histoire américaine, il devient nécessaire pour le peuple de sauver notre Nation d’un tyran.
Nous pouvons nous arrêter sur ce mot, tyran. À la fin de son discours de 25 tweets, Willimon écrit que sa méthode préférée pour se débarrasser de Trump est la mise en accusation. Cependant, un lecteur occasionnel pourrait ne pas lire jusqu’à la fin. Ou un lecteur avec sa propre imagination pourrait être amené à penser que des mesures plus fortes sont nécessaires, c’est-à-dire par tous les moyens nécessaires. Et Trump est, après tout, un tyran, n’est-ce pas ? Quelques-uns, sans doute, penseront aux mots latins prononcés par John Wilkes Booth, quelques instants après qu’il eut abattu le président Lincoln en 1865 : « Sic semper tyrannis ! » « Ainsi toujours [finissent] les tyrans ! »
Bien sûr, Twitter, pourrait supprimer tous ces tweets inflammatoires avec la chiquenaude d’un algorithme, et pourtant il ne semble pas intéressé à faire quoi que ce soit. On pourrait même imaginer que les gestionnaires de Twitter sont d’accord avec eux.
Pendant ce temps, comme nous le rappelons tous, Twitter a toujours été très empressé de faire respecter l’orthodoxie politiquement correcte de gauche contre les droitiers ; il a suspendu indéfiniment le compte Twitter de Milo Yiannopoulos, ainsi que d’autres, pour incitation supposée non criminelle. Et pourtant, maintenant, confronté à une incitation criminelle littérale, Twitter ne fait rien. Il ne faut pas être étudiant en rhétorique classique pour reconnaître l’hypocrisie.
Peut-être, un jour, Twitter et d’autres médias sociaux s’arrangeront pour supprimer ces messages offensants, dangereux et illégaux. Bien sûr, peut-être un jour, il sera trop tard. Peut-être alors, de l’avis des haineux anti-Trump, ce sera un cas de fin justifiant les moyens – mission accomplie.
Le « climat de violence » – La gauche adore ça
Alors, regardons de plus près cette idée de « climat de violence », qui est censé favoriser les actes de violence réelle. Parfois ce climat inflammatoire est réel, et parfois il n’est pas réel. Nous avons appris que si la gauche politique dit habituellement qu’elle s’oppose à cette climatologie qui induit la violence, en réalité, bien souvent, elle l’embrasse, elle l’adore même.
Oui, aujourd’hui, la gauche parle beaucoup de paix, de coexistence, et tout cela. Et pourtant, comme Virgil l’a écrit en janvier, quand il s’agit de Trump, un outil de gauche, les médias de masse, devient notablement militant. Il devient viscéralement impatient de trouver des images violentes.
C’est donc dans ce contexte que nous devons évaluer les articles médiatiques extrêmes anti-Trump, comme la semi-suggestion de Rosa Brooks, ancien haut fonctionnaire de l’administration Obama, proposant un coup d’État militaire contre la Maison-Blanche de Trump. Nous pouvons noter que Brooks a publié ce morceau dans un média de masse, Foreign Policy, le 30 janvier, et il est toujours là. Personne dans ces médias, pour dire le moins, ne semble avoir un problème avec ces déclarations.
Plus récemment, dans le même esprit pro-violence, le magazine allemand Der Spiegel, sans doute la publication la plus influente dans ce pays, a dévoilé une page de couverture montrant Trump tenant un couteau d’une main et de l’autre la tête, décapitée et sanglante, de la Statue de la Liberté. Le message aux lecteurs est clair : il faut arrêter ce fou avant qu’il ne soit trop tard.