« La cour d’appel de Paris vient de confirmer aujourd’hui [29 juin 2018] la relaxe générale prononcée en 2017 pour les héritiers de la famille de marchands d’art Wildenstein et leurs conseillers. Ils sont soupçonnés d’avoir dissimulé leur immense fortune au fisc, à travers des trusts hébergés dans des paradis fiscaux. Les montants dissimulés s’élèveraient à plusieurs milliards d’euros. Retour ce qui est décrit comme la plus grande affaire de fraude fiscale de ces dernières années, où les histoires de gros sous se mêlent aux conflits familiaux. » (Le Figaro)
Comme l’écrit Le Monde, c’est un revers pour les pouvoirs publics :
« Cette décision entérine un échec cuisant pour le ministère public, le parquet national financier puis le parquet général ayant pris de lourdes réquisitions, en particulier contre Guy Wildenstein. En mars, les avocats généraux avaient requis quatre ans de prison dont deux avec sursis et 250 millions d’euros d’amende contre Guy Wildenstein, 72 ans, présenté comme le “patriarche” d’un clan qui a “sciemment dissimulé” des milliards au fisc pendant des années. »
En bref, la famille Wildenstein (les fils et la veuve) se disputait l’héritage du père, Daniel, collectionneur et marchand d’art richissime. Malheureusement, au moment du partage, il ne restait plus un shekel dans les caisses de la famille. Merde alors, plus un rond, que des dettes ! En vérité, le pognon était planqué dans des paradis fiscaux ou placé dans des objets de luxe non déclarés (avion, île, tableaux).
La justice française, si prompte à racketter l’automobiliste qui dépasse les 130 à l’heure sur l’autoroute, et désormais (à partir du 1er juillet) les 80 sur les routes secondaires – officiellement pour « sauver des vies », plus sûrement pour taxer à mort le cochon de payant –, vient donc de baisser son froc devant une puissance financière manifeste.
Connaissant la très relative indépendance de notre justice pourrie, qu’a-t-il bien pu se passer en haut lieu – tractation, deal, renvoi d’ascenseur ? – pour que l’État s’assoit sur un bon demi-milliard ? On vous laisse imaginer les pistes concevables au cœur de notre oligarchie bien-aimée : la pauvreté des politiques, le coût d’une campagne, la lutte contre l’antisémitisme et ses clichés, tout ça...
Les Français, au moment de payer leur obole à la bande à Macron (taxes, impôts et prunes en rafale), auront une pensée toute particulière pour la « jurisprudence Wildenstein ».
En février 2012, l’agence Premières lignes réalisait ce documentaire qui sera diffusé sur France 3 :
Les commentaires sur le site pourtant très modéré du Figaro sont un régal pour les amateurs de liberté d’expression :