Si la mission de combat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) est officiellement terminée depuis près d’une semaine, celle de l’EUPOL Afghanistan continue. Et les taliban viennent de le rappeler en ayant commis un attentat suicide contre cette dernière, ce 5 janvier, entre Jalalabad à Kaboul
« Nous pouvons confirmer qu’à 13H24 (08H54 GMT) aujourd’hui, un véhicule de l’Eupol a été impliqué dans un attentat suicide par un kamikaze en voiture », a indiqué la mission européenne de police en Afghanistan (Eupol). « La chef de la mission par intérim Pia Stjernvall se charge de l’incident et une enquête va maintenant être diligentée en relation étroite avec la police nationale afghane », a-t-elle ajouté.
Cette attaque, la première du genre depuis le début de l’année, a tué au moins un civil afghan. D’autres personnes auraient également été blessés mais aucun bilan officiel n’a pu être communiqué pour le moment. Le mouvement talab n’a pas tardé à revendiquer cet attentat via le compte Twitter de leur porte-parole Zabihullah Mujahid.
Ces dernières semaines, plusieurs attentats ont été commis dans la capitale afghane, à mesure que la fin de la mission de l’ISAF approchait. Un véhicule diplomatique britannique fut ainsi visé dans les mêmes circonstances que celui de l’EUPOL Afghanistan (6 tués dont un membre de l’équipe de sécurité de l’ambassade). En outre, le centre culturel français, des maisons abritant des ressortissants étrangers et les institutions gouvernementales afghanes furent également ciblés.
La Mission européenne de police en Afghanistan a été lancée en 2007, dans le but de contribuer à la formation des policiers afghans. Le Conseil européen a prolongé, en décembre dernier, son mandat d’un an supplémentaire, soit jusqu’au 1er janvier 2016. Elle compte 240 personnels étrangers et 187 locaux.
Travaillant désormais avec la mission Resolute Support, de l’Otan (qui a succédé à l’ISAF), EUPOL Afghanistan a souvent été critiquée par le passé pour son manque d’efficacité. Par rapport au travail des gendarmes français, les députés Philippe Nauche et Philippe Meunier, auteurs d’un rapport sur l’engagement des forces françaises, avaient critiqué cette initiative européenne au profit de la formation de l’Afghan National Police (ANP).
« Pour un coût élevé de 61 millions d’euros par an », le programme EUPOL « ne semble pas obtenir de résultats satisfaisants : absence d’évaluations, manque de suivi des personnels formés, impossibilité de se rendre sur le terrain », avaient-ils estimé.