« Moi j’aime les femmes, mais je suis sorti complètement amoureux (du déjeuner) parce que je connaissais Fidel Castro, Mouammar Khadafi et maintenant je connais un géant comme Chávez »
Maradona était archi-populaire, et il avait le cœur à gauche, très à gauche. Pour les journalistes français inféodés à l’Empire, c’est presque un crime. Écoutez ce commentaire de France 24 :
« Il est souvent apparu pas forcément avec les personnalités politiques qui ont la meilleure réputation sur la planète et notamment en Amérique du Sud »
Question : qui fait les « réputations », à part les journalistes mainstream inféodés d’une manière ou d’une autre à l’Empire, qui les rémunère, et dont les ennemis sont justement les leaders populistes ?
Macron, qui fait boulette sur boulette en matière diplomatique (le quai d’Orsay penche du côté de l’Empire et de l’OTAN), sauf quand il déclare que le Golan n’est pas israélien, ce qui lui vaut les pressions constantes du CRIF, vient d’en faire une belle avec le communiqué de l’Élysée relatif à la mort de Diego Maradona.
Voici l’extrait qui a mis en rage les diplomaties du Venezuela et de Cuba, deux pays dont les leaders sont très attachés à la patrie – c’est pas comme chez nous :
Avec la même grâce, la même insolence superbe, il se faufile jusqu’à la finale qu’il marque par le plus beau geste du football : la passe décisive, le but des numéro 10. Lorsqu’il soulève le trophée, un mythe est né : l’enfant terrible est devenu le meilleur joueur du monde. Et la Coupe du monde retrouve l’Argentine : cette fois, c’est celle du peuple, pas celle des généraux.
Ce goût du peuple, Diego Maradona le vivra aussi hors des terrains. Mais ses expéditions auprès de Fidel Castro comme de Hugo Chávez auront le goût d’une défaite amère. C’est bien sur les terrains que Maradona a fait la révolution.
Chacun sait que Diego était très proche de Chávez et de Castro. Pour lui, Fidel était un « second père ».
#Instantané #AFP C'est un hasard : Maradona décède le même jour que Fidel Castro, quatre ans plus tôt. Le joueur de football disait considérer le dirigeant cubain comme "un deuxième père". pic.twitter.com/CCqzYrjCbh
— Katell Abiven (@tellka) November 25, 2020
Attaquer la « légende » (on reparlera un jour de ses turpitudes, c’est délicat de le faire pendant le deuil mondial de l’idole, on fera du journalisme une fois le soufflé affectif retombé) Maradona sur ses affinités politiques avec les prétendues dictatures d’Amérique latine, c’est bas. Macron est dans la droite ligne de son soutien de la contre-révolution vénézuélienne avec le clown des Américains Juan Guaido, ce qui montre l’irrespect de notre président pour la souveraineté du peuple vénézuélien (et même français).
La réponse de Caracas a été à la mesure de la gifle :
M. @EmmanuelMacron et ses conseillers ont voulu afficher une prose poétique pour dire adieu au grand Diego. Mais ils déshonorent ses idéaux et ses luttes. La seule défaite est celle d'une classe politique qui tremble devant l’uniforme jaune des ouvriershttps://t.co/mxDXI2qEYG
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) November 26, 2020
Bonus : Christian Gourcuff s’insurge contre la maradonamania
Closer rapporte la conférence de presse donnée par le père de Yoann. L’entraîneur breton distille une petite musique contraire au tam-tam dominant.
Si Christian Gourcuff avoue avoir admiré et suivi de près les exploits de Diego Maradona sur le terrain, il ne préfère pas participer au mouvement d’admiration inconditionnelle qui lui est voué.
"Sans doute, c’était un chic type, je le connais pas. Il a eu une vie, quand même... qu’on ne peut pas mener en exemple." Le beau-père de Karine Ferri ne dit mot mais sans doute fait-il référence aux nombreuses frasques qui ont contribué à la légende du footballeur, ou encore à ses démêlés conjugaux, lui qui a été accusé de violences par une ex-compagne. "C’est pour ça qu’il faut relativiser", juge ainsi Christian Gourcuff.
Il en est de même pour la comparaison de l’ex-star du ballon rond avec une divinité. "C’est très malsain", a-t-il déclaré au sujet de la Une du magazine sportif L’Équipe titrée "Dieu est mort", ce jeudi 26 novembre. Référence au but légendaire du défunt, marqué avec la main en faveur de l’Argentine en quart de finale de la Coupe du monde de football de 1986. Mais là, Christian Gourcuff a un avis tout aussi tranché. "Un écart à la morale, à l’éthique sportive (...) j’ai trouvé ça terriblement déplacé", a-t-il conclu, toujours au sujet de la couverture du magazine.