C’est l’histoire d’Olivia – prénom changé – racontée par France Info qui a fait un sujet sur la difficulté pour des femmes, seules ou en couple avec une femme, d’avoir un enfant par procréation assistée.
Et encore, on ne parle pas encore de ces enfants qui vont grandir sans père (pour la plupart) et qui vont exploser, ou étouffer, à l’adolescence... La vie réserve de nombreuses surprises à ceux qui se payent des enfants comme on se paye une glace. Et là, on parle évidemment de GPA, le pire du pire. Mais commençons cette petite série par une PMA refusée en France...
Bien retenir cet aveu, à la fin : « si j’avais été en couple... »
Olivia, refusée en France, tente une PMA en Belgique :
« Si j’avais été en couple, j’aurais été prioritaire »
Chargée d’études à Toulon dans le Var, Olivia a 33 ans quand elle achète un appartement – « avec deux chambres ! » – avec l’homme avec qui elle vit depuis trois ans. Mais la relation s’avère toxique, son compagnon menant une double vie. Rupture, désillusion, l’horloge tourne.
À 36 ans, de nouveau en couple, elle passe des examens pour s’assurer que « tout fonctionne bien ». Et là, l’obstétricienne lui apprend, par téléphone, qu’elle souffre de « vieillesse ovarienne précoce », que « ça va être impossible de faire des enfants naturellement » mais qu’en France, on ne l’aidera pas. « La gynécologue me dit que la loi est faite pour les personnes de moins de 35 ans, pour qui ça va être facile. »
Une autre gynécologue à Marseille, « super sympathique », l’inscrit sur les listes de demandes de PMA en France mais lui enjoint aussi d’aller à l’étranger. Elle invoque un manque de donneurs et la priorité donnée aux couples hétérosexuels ayant des difficultés à concevoir. « Elle m’a dit que je n’avais pas de temps à perdre et ne m’a même pas fait payer. »
Olivia se tourne donc vers la Belgique, dont elle originaire. Son père, médecin à la retraite, passe le premier rendez-vous avec un gynécologue à sa place et réussit à l’inscrire dans le parcours PMA à l’hôpital Erasme de Bruxelles. Elle est de nouveau seule car son compagnon ne veut finalement pas d’enfant. Olivia voit deux fois la psychologue mais ne se sent « pas soutenue ».
« Elle voulait parler au futur parrain, mon grand-frère, être sûre que j’avais une famille qui suivait derrière, savoir en tant que mère célibataire comment j’allais gérer. »
En revanche, aucun souci d’elle, aucune préparation à ce qui l’attend. Et pire, Olivia se sent jugée quand la psychologue insinue clairement qu’elle fait exprès de ne pas trouver le « bon » compagnon : « Vous vous rendez quand même compte que vous tombez amoureuse d’hommes qui ne peuvent pas s’installer avec vous ! »
La psychologue donne quand même son feu vert. Et en dépit du fait qu’elle est AB négatif (le groupe sanguin le plus rare), on lui trouve un donneur. « J’aurais préféré un donneur connu » mais en Belgique, on n’y a pas droit. Autre désillusion : elle pensait avoir directement une FIV mais on lui impose d’abord trois inséminations, sans stimulation ovarienne, pourtant automatique en France.
« Les ovules sont peu nombreux mais pas de mauvaise qualité », justifie la gynécologue qui fait également valoir que les IAS ne coûtent que 800 euros comparés aux quelque 4 000 euros facturés pour une FIV. Les trois inséminations échouent. Résultat : 2 400 euros dépensés et le double à venir. Elle espère pouvoir faire une FIV fin octobre mais doit revoir la gynécologue avant.
En France, Olivia est toujours inscrite sur les listes mais quand elle relance, on lui répond : « C’est compliqué. Vous n’êtes pas prioritaire ». En plus, « dans le Var, c’est conservateur à fond, observe-t-elle. Apparemment, à Dijon, ça passe », au vu des échanges qu’elle a avec d’autres femmes embarquées dans le processus. Le constat est amer :
« Si j’avais été en couple, avec la vieillesse ovarienne précoce, j’aurais été prioritaire sur la PMA. Mais là, honnêtement, je ne pense pas avoir mes chances », s’attriste-telle.
L’orientation vers l’étranger : les précisions de Catherine Metzler-Guillemain.
« Les patientes rapidement orientées vers l’étranger, c’est vrai que ça peut arriver dans la mesure où, quelquefois, on a considéré que si on dit OK à quelqu’un, mais qu’il y a une fonction ovarienne déjà vraiment altérée et qu’on ne peut la prendre en charge que dans 18 mois, on ne lui donne pas ses chances. Et là, c’est plus logique de lui dire : si vous allez directement dans un centre étranger, vous attendrez moins. »
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Nous avons trouvé le témoignage d’une femme – assez émotive – qui dit des choses intéressantes sur le couple, le père, mais qui vont à contre-courant de l’idéologie progressiste.