Il y a des moments où la presse mainstream, pourtant fondamentalement haineuse contre tout ce qui pense autrement mais suffisamment hypocrite pour habiller cette haine de phrases ampoulées, ne peut pas cacher son aversion. C’est le cas du Monde avec cet article sur la petite star montante du camp républicain, qui vise une place à la Chambre des représentants (le Congrès) après avoir battu un « confrère » républicain dans une circonscription du Colorado, un État bien de chez nous, comme on dirait en France. Un pays de ploucs, quoi.
« I’m a small business owner, I’m a job creator »
Ballots are being mailed out this week in my district.
I’m fired up & ready to win this !
The Democrats & their media have done everything they can to bring me down, but we’re going to win !
Donate today so we have the resources to secure this victory : https://t.co/9mwZIIrH3x pic.twitter.com/OgteWRkfVc
— Lauren Boebert for Congress (R-CO3) (@laurenboebert) October 7, 2020
Lauren défonce ceux qu’elle appelle les « socialistes » (crap), elle est pour les flics, la loi et l’ordre donc, a monté son entreprise toute seule, se bat pour la liberté et la conservation de ces libertés. Elle représente l’Amérique profonde, celle qui est coincée entre les deux côtes.
Lauren Boebert mesure 1,52 m pour 45 kg. On ne se permettrait pas de mettre en avant ses mensurations si elle n’en faisait pas elle-même le prétexte à sa campagne pro armes. « Ça n’est pas avec mes poings que je vais me défendre », expliquait-elle le 20 septembre 2019 sur Fox News. Ce jour-là, elle avait fait 4 heures de route pour aller dire son fait au candidat démocrate Beto O’Rourke, du Texas, qui, en campagne dans le Colorado, proposait un programme national de rachat des fusils d’assaut. « Hell no ! [Pas question !] », avait-elle contré.
1m52 pour 45 kg : une crevette en talons aiguilles, mais avec un Glock à la ceinture ! Imaginez ça une seconde en France. Par exemple sur Marine Le Pen... Quant au discours de droite dure, on n’en parle même pas. C’est avec une rage contenue que la journaliste a dû écrire son papier, essayant de faire sur-réagir le lecteur avec un maximum de sobriété. Mais on sent bien que l’intention est de nuire, de nuire au camp républicain, au camp de Trump et au camp de ce petit peuple américain qui porte ses armes, qui en est fier et qui n’en a rien à battre des considérations de la gauche socialo-sioniste française.
En campagne pour le siège de représentante de la troisième circonscription du Colorado, Lauren Boebert a deux atouts : des talons hauts et un Glock qu’elle porte dans un holster attaché haut sur la cuisse, façon porte-jarretelles. Ajoutez un jean serré, un ceinturon qui souligne sa taille de guêpe, un débardeur noir et, bien sûr, une casquette rouge MAGA (« Make America Great Again », le slogan de Donald Trump)… Voilà la nouvelle coqueluche des trumpistes. Le président ne l’avait pas soutenue pendant les primaires républicaines, mais elle ne lui en veut pas.
Reportage chez Lauren en VO mais les images parlent d’elles-mêmes :
Lauren, on ne peut pas faire plus peuple (productif), et plus populiste en même temps : ex-serveuse de MacDo (à 15 ans), elle tient un resto qu’elle a rouvert pendant le confinement mondial, se foutant comme de son premier flingue des consignes de l’OMS (et forcément soutenue par Trump). Elle milite pour la « liberté » – c’est le cœur de son programme –, sous-entendu les démocrates vont nous la retirer, ce qui n’est pas entièrement faux, sous leurs faux airs progressistes. On a vu le résultat en France, qui est gouvernée en réalité par des démocrates de plus en plus progressistes depuis 50 ans.
Malgré son aspect crevette, Lauren est une guerrière. Quand elle répond à Hillary Clinton, elle lui envoie simplement ça : « Let’s talk about Benghazi. » Parlons de Benghazi, cette ville libyenne d’où est partie l’insurrection anti-Kadhafi soutenue par l’Empire, avec la Clinton qui se réjouissait de la mort du dirigeant non aligné. La journaliste du Monde relève une seconde insolence :
Après un Tweet affirmant que si Hillary Clinton était présidente, « personne ne parlerait du virus », le nombre de ses abonnés a été multiplié par dix.
Si nous ne sommes pas des défenseurs acharnés des armes à feu (portées par la population), nous savourons ces lignes qui font hurler les bien-pensants :
Lauren Boebert a doté ses serveuses de shorts, de bottes et de véritables pistolets. Succès garanti. On vient de loin pour déguster le « M-16 burrito » servi par une soubrette de saloon, revolver à la hanche. Déception : Laney, notre serveuse, n’est pas armée. « Je n’ai pas l’âge légal [18 ans] », regrette-t-elle. Mais la caissière se fait un plaisir de faire les présentations : « Un Smith & Wesson 38 Special » (dit « snubnosed », pour les intimes). « La liberté, c’est quand le gouvernement a peur du peuple », proclame le tee-shirt d’un client.
Un slogan très fort, que les Français feraient bien de méditer. La liberté, c’est quand le gouvernement a peur du peuple. Chez nous, dans la France progressiste de Macron, ce sont les Français qui ont peur du gouvernement, qui jouit de ce pouvoir nouveau, alors que le politique avait perdu presque toute autorité avec l’avènement de l’Internet.
Aujourd’hui toutes les lois iniques passent en force, les députés ne viennent même plus se mouiller à l’Assemblée tellement ils auraient honte de voir leur nom accolé à ces décisions iniques (il faut effectivement faire face ensuite à leurs électeurs dans leur circonscription), mais une poignée suffit. Ainsi du prolongement de la terreur sanitaire (la limitation des déplacements jusqu’au 31 mars 2021), votée devant 7 % des députés le 5 octobre 2020.
J’apprends que seuls 40 députés sur 577 étaient à l’Assemblée Nationale jeudi soir pour voter un texte essentiel qui va continuer à restreindre nos libertés fondamentales. Que faisaient donc les 537 députés absents de leur poste de travail ?#scandale https://t.co/0Y6Pm13rly
— Julia Courvoisier (@JuliaCourvoizzz) October 5, 2020
Mais il y a pire que les armes, pour Le Monde : la croix. La croix, pour ceux qui l’auraient oublié, est le symbole de la chrétienté.
À l’intérieur du restaurant, c’est un mausolée au cher président Trump. Une effigie du milliardaire à l’entrée, grandeur nature, et des croix, des croix partout.
On se croirait en Bretagne ! Malheureusement, la Bretagne vote socialiste, c’est-à-dire antichrétien. C’est d’ailleurs intéressant car au départ, le socialisme est dans la filiation du christianisme. Mais, depuis Mai 68, la gauche s’est déchristianisée et est même devenue christianophobe alors qu’au départ, les valeurs étaient sensiblement les mêmes.
Aujourd’hui, cette pseudo-gauche est toujours au pouvoir, elle est devenue néolibérale et est encore plus christianophobe car elle doit effacer, pour faire advenir l’Homme nouveau (un simple consommateur-esclave), toute transcendance. En fait, ce sera elle, la transcendance. Nous sommes bien dans un nouveau soviétisme.
Peut-être que Lauren ne va pas si loin, conceptuellement ou politiquement, mais dans sa chair, avec ses mots, elle a compris où était le Diable. Et elle a bien envie de lui décharger son Glock dans le buffet.
Lauren a fait l’éloge de QAnon et bat le candidat de Trump !
« A pro-Trump deep state conspiracy theory », explique l’animateur de CNN aux téléspectateurs de la chaîne qui ne connaissent pas encore QAnon.
Lauren a créé la surprise en battant le candidat républicain choisi par Trump pour la bataille du Congrès (en gros, les primaires des législatives). Le président n’a donc pas soutenu Lauren au départ mais elle s’est imposée et depuis il a compris et lui a accordé tout son soutien.
Lauren a créé la surprise dans son propre camp, en étant plus radicale que le républicain moyen, preuve que les élus sont beaucoup plus timorés que les gens. Et elle a aussi créé la surprise dans le camp progressiste, qui voit arriver une furie qui assume tout : les armes, c’est-à-dire la défense individuelle protégée par la Constitution, la patrie, l’ordre, la loi, le travail, toutes ces valeurs qui font mal aux oreilles des progressistes et de leurs amis antifas.
Elle est naturellement chrétienne (tendance dure), anti-avortement, et représente le pendant de la petite protégée des démocrates, qui n’est pas Kamala Harris, la remplaçante de Sleepy Joe (Biden), mais Alexandria Ocasio-Cortez, la Latina new-yorkaise qui incarne l’anti-trumpisme : femme, féministe, immigrée, bien-pensante, etc. Un match Boebert/Cortez se profile...