PARIS [17.11.10] - Le Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF) a vivement critiqué l’exposition « Gaza 2010 » présentant des photographies de personnes mutilées à Gaza. Elle est présentée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris dans le cadre d’un contrat de mécénat.
Du 5 novembre au 5 décembre 2010 le Musée d’art Moderne de la Ville de Paris accueille l’exposition « Gaza 2010 », présentant le travail du photographe Kai Wiedenhöfer, lauréat du Prix de Photojournalisme 2009 attribué par Carmignac Gestion. Cette exposition présente des clichés mettant en scène des personnes mutilées vivant dans la Bande de Gaza. Le Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF) s’est dit « indigné » par cette exposition qu’il considère comme une « œuvre de propagande » contre Israël et déplore que cette exposition ait lieu au MAMVP ; car elle constituerait un « acte de militantisme politique ».
Le directeur du musée, Fabrice Hergott, a répondu à l’AFP que cette manifestation « ne fait pas partie de la programmation du musée » ; elle a en effet lieu dans le cadre d’un contrat de mécénat avec Carmignac Gestion, la société attribuant le Prix de Photojournalisme, également mécène du musée. « Nous n’intervenons pas sur le contenu », a précisé Fabrice Hergott ; il a en revanche reconnu que ces photographies sont « dures » et a souligné qu’un avertissement sur le caractère « choquant » des clichés avait été placé à l’entrée de l’exposition.
Le prix Carmignac finance un reportage sur un thème spécifique, en lien avec l’actualité ; il comprend une dotation de 50 000 euros, une exposition et la publication d’un livre. Le jury 2009 était composé de personnalités du monde de la photographie ainsi que du directeur du MAMVP. Suite aux différentes réactions, la Fondation Carmignac a assuré à l’AFP ne pas « avoir vocation à prendre partie dans le conflit israélo-paléstinien ». Cette polémique a lieu quelques jours seulement après le cas du Basquiat détérioré qui a focalisé l’attention, et dans un premier temps, les critiques à l’encontre du musée.