Nicolas DUPONT-AIGNAN, député-maire d’Yerres :
« La révolte du peuple sera terrible »
Propos recueillis par Thomas de Rochechouart L’Assemblée nationale a rejeté hier la voie du référendum pour la ratification du traité de Lisbonne. A la grande colère de Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit et ex-partisan du non, qui publie Le Coup d’Etat simplifié (éd. du Rocher).
France Soir. Pourquoi dénoncer un « coup d’Etat simplifié » ?
Nicolas DUPONT-AIGNAN. Sans consulter le peuple, on s’apprête à priver la France de sa souveraineté. C’est un véritable déni de démocratie car le texte est la copie conforme de la Constitution que le peuple a rejetée en 2005 par référendum. En fait, une partie de la classe politique ne veut surtout pas consulter les Français et cherche à leur imposer une mauvaise façon de faire l’Europe, qui sera très lourde de conséquences en termes de pouvoir d’achat, de délocalisations et d’inégalités dans les prochaines années… Tout a été préparé dès le lendemain du rejet du référendum pour culpabiliser les citoyens de leur vote. Avec Nicolas Sarkozy, on s’apprête aujourd’hui à leur imposer un traité qui n’a rien de « simplifié », ni de « mini ». C’est une folie pour l’Europe, que l’on construit sur le viol du peuple.
Avez-vous encore espoir de faire barrage au texte ?
L’UMP n’a pas la majorité des trois cinquièmes pour modifier la Constitution. Avec les quelques gaullistes qui restent, les souverainistes et les communistes, les socialistes pourraient, s’ils le voulaient, bloquer la machine. Malheureusement, ils ne semblent pas en prendre le chemin… Au fond d’eux-mêmes, une partie des élus français croient impossible de changer la marche de l’Europe, et ont plié devant le diktat des autres pays qui veulent une zone de libre-échange et une défense européenne sous la direction de l’Otan.
Eprouvez-vous de l’amertume face à cette situation ?
Dans l’indifférence médiatique générale, une classe politique inconsciente est en train de réduire à peu de chose les pouvoirs du Parlement français. En vertu du traité de Lisbonne, la France pourra être mise en minorité à Bruxelles sur des sujets décisifs comme les négociations à l’OMC pour les agriculteurs, le contrôle des frontières… Les beaux discours de Nicolas Sarkozy pendant la campagne sur les délocalisations, la valeur de l’euro, l’immigration trop forte, n’auront servi à rien. Le Président et la majorité se condamnent à regarder passer les trains. La révolte du peuple sera terrible car on se moque de lui.
Pourquoi la classe politique se résignerait-elle à céder une partie de ses pouvoirs à Bruxelles ? Cela semble entrer en contradiction avec la réforme souhaitée par Nicolas Sarkozy pour renforcer les pouvoirs du président de la République…
Moins les chefs d’Etat ont de pouvoir face à la mondialisation et l’Europe supranationale, plus ils ont la volonté de tout contrôler dans le moindre détail, au niveau national. Et à partir du moment où on a moins d’influence sur les choses, on met en avant sa vie privée et on amuse la galerie avec des peccadilles. Cela évite de parler d’Airbus qui s’apprête à construire des avions hors de France. Le président de la République est finalement en train de ramener son rôle à celui joué par la famille royale en Angleterre !
France SOIR
Source : http://fabricerestier.blog.20minutes.fr
« La révolte du peuple sera terrible »
Propos recueillis par Thomas de Rochechouart L’Assemblée nationale a rejeté hier la voie du référendum pour la ratification du traité de Lisbonne. A la grande colère de Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit et ex-partisan du non, qui publie Le Coup d’Etat simplifié (éd. du Rocher).
France Soir. Pourquoi dénoncer un « coup d’Etat simplifié » ?
Nicolas DUPONT-AIGNAN. Sans consulter le peuple, on s’apprête à priver la France de sa souveraineté. C’est un véritable déni de démocratie car le texte est la copie conforme de la Constitution que le peuple a rejetée en 2005 par référendum. En fait, une partie de la classe politique ne veut surtout pas consulter les Français et cherche à leur imposer une mauvaise façon de faire l’Europe, qui sera très lourde de conséquences en termes de pouvoir d’achat, de délocalisations et d’inégalités dans les prochaines années… Tout a été préparé dès le lendemain du rejet du référendum pour culpabiliser les citoyens de leur vote. Avec Nicolas Sarkozy, on s’apprête aujourd’hui à leur imposer un traité qui n’a rien de « simplifié », ni de « mini ». C’est une folie pour l’Europe, que l’on construit sur le viol du peuple.
Avez-vous encore espoir de faire barrage au texte ?
L’UMP n’a pas la majorité des trois cinquièmes pour modifier la Constitution. Avec les quelques gaullistes qui restent, les souverainistes et les communistes, les socialistes pourraient, s’ils le voulaient, bloquer la machine. Malheureusement, ils ne semblent pas en prendre le chemin… Au fond d’eux-mêmes, une partie des élus français croient impossible de changer la marche de l’Europe, et ont plié devant le diktat des autres pays qui veulent une zone de libre-échange et une défense européenne sous la direction de l’Otan.
Eprouvez-vous de l’amertume face à cette situation ?
Dans l’indifférence médiatique générale, une classe politique inconsciente est en train de réduire à peu de chose les pouvoirs du Parlement français. En vertu du traité de Lisbonne, la France pourra être mise en minorité à Bruxelles sur des sujets décisifs comme les négociations à l’OMC pour les agriculteurs, le contrôle des frontières… Les beaux discours de Nicolas Sarkozy pendant la campagne sur les délocalisations, la valeur de l’euro, l’immigration trop forte, n’auront servi à rien. Le Président et la majorité se condamnent à regarder passer les trains. La révolte du peuple sera terrible car on se moque de lui.
Pourquoi la classe politique se résignerait-elle à céder une partie de ses pouvoirs à Bruxelles ? Cela semble entrer en contradiction avec la réforme souhaitée par Nicolas Sarkozy pour renforcer les pouvoirs du président de la République…
Moins les chefs d’Etat ont de pouvoir face à la mondialisation et l’Europe supranationale, plus ils ont la volonté de tout contrôler dans le moindre détail, au niveau national. Et à partir du moment où on a moins d’influence sur les choses, on met en avant sa vie privée et on amuse la galerie avec des peccadilles. Cela évite de parler d’Airbus qui s’apprête à construire des avions hors de France. Le président de la République est finalement en train de ramener son rôle à celui joué par la famille royale en Angleterre !
France SOIR
Source : http://fabricerestier.blog.20minutes.fr