Jean-Yves Le Drian est venu contredire Emmanuel Macron sur le dossier syrien, en affirmant qu’il était nécessaire que Bachar el-Assad quitte le pouvoir. Une position qui était celle... du président Hollande.
Le président Bachar el-Assad « ne peut pas être la solution en Syrie » et la transition politique « ne va pas se faire avec lui », a déclaré le 1er septembre le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, contredisant ainsi la nouvelle position de la diplomatie française portée par Emmanuel Macron.
« Il ne peut pas être la solution. La solution, c’est de trouver avec l’ensemble des acteurs un calendrier de transition politique qui permettra d’aboutir à une nouvelle Constitution et des élections, et cette transition ne peut pas se faire avec Bachar el-Assad qui a assassiné une partie de son peuple », a affirmé le ministre français des Affaires étrangères.
Le président Emmanuel Macron avait pourtant rappelé le 30 août, au cours d’un entretien donné au Point, qu’il ne faisait pas de la destitution de Bachar el-Assad « un préalable à tout ». Au début de l’été, le locataire de l’Élysée avait même déclaré qu’il ne voyait pas de « successeur légitime » au président syrien.
Jean-Yves Le Drian nostalgique du quinquennat Hollande ?
Le ministre des Affaires étrangères s’est replacé sur la ligne du quinquennat de François Hollande, qui exigeait clairement le départ du président syrien. L’ex-président de la République avait reconnu avoir livré des armes à des groupes rebelles prétendument « modérés » et planifié un raid aérien dans les environs de Damas, finalement avorté.
Lors de sa visite à Moscou en juin 2017, Jean-Yves Le Drian n’avait pas abordé le sujet du sort du président syrien avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Une attitude, dont certains ont estimé qu’elle trahissait le pragmatisme nouveau de Paris sur ce dossier. « Nous avons une compréhension mutuelle de la situation », avait même confirmé Sergueï Lavrov.
Le chef de la diplomatie française doit à nouveau rencontrer son homologue russe le 8 septembre à Moscou. Une occasion de clarifier sa nouvelle position.