En visite à Washington, le chef de la diplomatie française a sèchement remis le président syrien à sa place lundi soir.
[...]
De passage à Washington, où il a rencontré lundi les dirigeants américains, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a eu une réponse cinglante :
« D’abord, M. Bachar el-Assad ne me semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu’il est dépendant de la Russie et de l’Iran. Ensuite, quand on a été le premier à libérer (de prison) les djihadistes de Daech, on ne donne pas de leçon. Et enfin, quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion. »
« Ce qui est clair, a ajouté le chef de la diplomatie française, c’est que la France a été dès le départ dans l’action de la coalition contre Daech, et qu’aujourd’hui c’est la coalition qui a permis la victoire. Mais Daech n’a pas encore complètement perdu la guerre, donc il faut continuer le combat ».
À l’issue d’une série d’entretiens dans la capitale américaine avec le secrétaire d’État Rex Tillerson, le secrétaire au Commerce Wilbur Ross et le conseiller et gendre du président Jared Kushner, M. Le Drian a eu la même franchise envers l’Iran, accusé « d’hégémonie » au Moyen-Orient. « Le mot n’a pas plu aux Iraniens, mais je le maintiens, a-t-il dit. La tentative hégémonique de l’Iran sur la région, c’est l’urgence, car c’est dans le cadre d’un règlement de paix en Irak et en Syrie qu’on peut enrayer ce processus ».