Le Groenland a accordé sa première grande concession minière à une compagnie minière britannique et adopté une loi permettant l’exploitation de l’uranium, jusque-là interdite.
Le gouvernement a dans un premier temps signé un permis d’exploitation pour 30 ans d’un gisement de minerai de fer à 150 km au nord-est de la capitale Nuuk, qui devrait produire 15 millions de tonnes par an.
"C’est un moment historique pour le Groenland", a affirmé dans un discours le ministre groenlandais de l’Industrie et des Minerais, Jens-Erik Kirkegaard.
Ce projet est le plus grand jamais vu au Groenland, ouvrant de grandes perspectives pour l’avenir de notre société, a-t-il ajouté, se félicitant des redevances négociées par son gouvernement.
Dans un second temps, il a obtenu que le Parlement abroge l’interdiction qui pesait depuis 1988 sur l’extraction de l’uranium. Le texte a été adopté à 16 voix contre 12 et une abstention.
Lors d’un discours à Reykjavik le 12 octobre, la chef de gouvernement Aleqa Hammond avait estimé que le Groenland avait le potentiel parmi les dix premiers exportateurs d’uranium au monde, voire les cinq premiers.
Le Groenland, territoire autonome du Danemark, compte fortement sur ses ressources en minerais pour développer une économie qui dépend des subsides versés par Copenhague et de la pêche.
Lors des élections législatives en mars, les Groenlandais ont porté au gouvernement des sociaux-démocrates qui ont promis de tirer parti fiscalement de l’intérêt de groupes étrangers pour le sous-sol de l’île.
S’il est probablement très riche et le réchauffement climatique propice aux candidats à son exploitation, l’isolement et la faiblesse des infrastructures du Groenland font hésiter les investisseurs. Le projet de London Mining, baptisé Isua, sera donc un test important.
L’entreprise projette un chantier de construction de trois ans, employant de 1 000 à 3 000 personnes selon les phases, ce qui devrait faire grimper la population d’une île qui compte aujourd’hui 56 000 habitants.
La majorité des ouvriers devraient être chinois, London Mining ayant indiqué en 2010 que l’implication de groupes chinois devraient selon les prévisions permettre des économies de coût importantes.
La compagnie table sur 810 emplois au plus fort de l’exploitation de la mine, dont il estime que 55% pourraient être occupés par des Groenlandais.