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Le Huffington Post se demande si Emmanuel Macron ne serait pas un malade psychiatrique

Après les analyses journalistiques « à chaud » de l’élocution présidentielle de jeudi dernier, supposée être une réponse à la crise des Gilets jaunes, sous la forme d’un « résumé » du Grand débat, prenons le temps de revenir sur la dimension sémiologique – forme et fond réunis – de cette prestation. En effet, la performance d’Emmanuel Macron s’assimile davantage à une cure psychanalytique qu’à un programme présidentiel. De là à répondre à la question que certains se posent « Emmanuel Macron est-il malade ? », il n’y a qu’un pas...

 

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5- L’absence de rationalité derrière la logique apparente.

Fait étonnant : Emmanuel Macron reconnu pour être brillant, notamment dans sa connaissance des chiffres et de l’économie, nous livre une vision paradoxale de la situation française : « Au fond, aujourd’hui, je pourrais vous dire qu’on est au plein emploi avec beaucoup de chômage ». Sans avoir fait d’économie, il est avéré que les termes « plein emploi » et « beaucoup de chômage » sont antinomiques : est-ce l’une des forces de la rhétorique « en même temps » qui sans trouver de troisième voie, réunit comme par magie des opposés ? Si le tour paraît osé, Emmanuel Macron se défend en affirmant que l’économie est subjective : « Le chiffre du plein emploi, c’est les économistes qui le fixent, ce n’est pas un taux. Je pense que le chiffre de 7 % est tout à fait atteignable ». Par ailleurs, nous notons un usage particulier des « il faut », souvent symptomatiques d’une incantation qui ne se réalise pas : « il faut lever les ambiguïtés », « il faut être concret et pragmatique » sont répétés comme pour conjurer un discours qui peine à incarner ces valeurs.

 

III - Emmanuel Macron est-il malade ? La symbolique inconsciente de l’allocution présidentielle

À la question Emmanuel Macron est-il malade ? Deux réponses semblent se dessiner. La première se situe au plan physique. Bien que ce soit le premier président de la République à ne pas donner accès à ses bilans de santé, que le maquillage serve à camoufler des traits tirés, la performance athlétique à laquelle nous avons assisté laisse présager une « forme olympique », bien que surhumaine : pas une seule inflexion de voix, pas une seule baisse d’attention, pas un seul relâchement. L’intervention présidentielle ne fait pas dans le contraste, tout est haut et impérieux dans la diction d’Emmanuel Macron, du début à la fin.

Le second plan relève davantage du niveau psychique. Emmanuel Macron ne montre-t-il pas des signes de troubles de la personnalité ? En mettant de côté les structures sociales et politiques qui favorisent l’émergence et l’élection de personnalités narcissiques, l’accumulation des cinq points précédents devrait sérieusement nous interroger. Si la plastique de notre président, l’esthétique de la mise en scène et la forme performante ont de quoi séduire tout un chacun, la dimension personnelle et l’aspect relationnel posent question. Outre un turn-over impressionnant dans les équipes des cabinets ministériels et chez les ministres eux-mêmes, l’incapacité à fédérer et à créer une certaine confiance n’est-elle pas un frein à l’action présidentielle ? Autrement dit, l’absence de qualités disons « managériales » n’entraîne-t-elle pas un coût financier et humain ? Kenneth Arrow a eu le Prix Nobel en 1972 justement pour avoir montré l’impact des relations de défiance. L’absence de confiance entre les individus nous coûte plusieurs points de PIB chaque année. Particulièrement en France. Dans leur ouvrage La Société de défiance ou comment le modèle français s’auto-détruit, Cahuc et Algan, tous deux économistes, expliquent le très mauvais classement de la France (le pire des pays de l’OCDE) sur la confiance des individus entre eux, mais également envers les institutions.

Enfin, la faille narcissique d’Emmanuel Macron se lit à travers les images et le décorum choisi. Bien que parfaitement minimaliste, la décoration laisse échapper certains symboles pertinents. Les cercles dorés présents sur les murs de la salle viennent former une auréole autour de la tête présidentielle. Une « aura » qui accentue la dimension narcissique de « l’élu ». Par ailleurs, cette forme est répétée dans l’ensemble de la pièce comme autant de portraits « vidés » d’une généalogie qui n’existent pas/plus.

Faut-il y voir le fantasme d’une monarchie absente ? Ou bien la volonté inconsciente d’apparaître comme le premier d’une lignée instituée symboliquement (Emmanuel Macron n’a pas d’enfants) ? Le problème posé ne trouve pas tant ses réponses dans ces interprétations qui peuvent être multipliées à l’infini, que dans la sur-représentation pour le moins étonnante d’un « paraître » travaillé parfaitement et à l’excès, acmé d’une théâtralisation dans laquelle le regard des spectateurs vient se noyer, pour assister passivement à l’incarnation présidentielle. Une incarnation désincarnée pourrait-on dire puisqu’il y manque les marques de la vie réelle : les émotions, l’authenticité, l’échange, une place pour l’autre, pour le dire rapidement.

S’il est un personnage de la littérature française dont « l’épaisseur » renvoie au concept psychanalytique de Narcisse, c’est bien celui de Dorian Gray. Tout comme ce personnage de roman, prêt à tout pour garder la jeunesse et la beauté, Emmanuel Macron nous offre son portrait, encerclé d’un ruban doré. Dit autrement, il assure « le show » en oubliant que la politique n’est pas qu’une fiction. Le Grand Débat est ainsi pour Emmanuel Macron une véritable psychanalyse, un « je » qui se répète et se raconte sous la forme d’un monologue narcissique superfétatoire, davantage qu’une attention portée aux vécus de ses concitoyens.

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