L’alliance militaire entre le Japon et les États-Unis va s’approfondir et s’étendre à l’espace et au cyber-espace, ont annoncé les ministres de la Défense des deux pays à l’issue d’une rencontre à Tokyo.
Les nouvelles « lignes directrices » régissant la coopération militaire entre les deux pays comprendront des dispositions dans ces deux domaines, ont indiqué Ashton Carter et Gen Nakatani mercredi dans une conférence de presse commune. Ces nouvelles lignes directrices doivent être finalisées lors d’une réunion ministérielle à Washington fin avril, à l’occasion de la visite aux États-Unis du Premier ministre japonais, Shinzo Abe.
La dernière mise à jour de ces lignes directrices remontait à 1997, et visait en particulier à adopter la coopération militaire américano-japonaise à la menace montante de la Corée du nord. La nouvelle révision prend en compte notamment la montée en puissance militaire de la Chine, et ses récentes démonstrations de force dans les querelles territoriales avec ses voisins, dont le Japon, en mer de Chine. Les États-Unis « ne prennent pas partie » sur le fond de ces différends, a rappelé M. Carter, mais « s’opposent fermement à toute militarisation de ces différends » territoriaux, a-t-il souligné.
La nouvelle révision prend en compte la nouvelle interprétation de la Constitution japonaise proposée par le gouvernement Abe, qui autoriserait les forces armées nippones à participer aux opérations militaires extérieures afin d’aider des alliés, une première depuis l’instauration en 1947 d’une Constitution pacifiste. Les forces japonaises pourraient ainsi « dans certaines circonstances » intervenir pour « défendre » des forces américaines, en cas d’attaques contre celles-ci, selon un haut responsable américain. Les États-Unis et le Japon prévoient également d’intensifier leur coopération en matière de partage d’informations, de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR), et de formation, selon cette source.