Un an après sa création, c’est la crise au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Le bilan ainsi formulé a été tiré par le conseil politique national les 27 et 28 mars. Pas moins de six positions se sont exprimées, dont quatre issues de la majorité. Vendredi 2 avril, les militants recevront ces contributions. La thérapie de groupe est lancée.
Depuis son score calamiteux de 2,5 % aux élections régionales, le NPA était muet. L’hebdomadaire de l’organisation, Tout est à nous, avait sobrement avoué le 18 mars, que "les résultats obtenus par le NPA ne sont pas bons".
Le journal reconnaissait un "très net affaiblissement", un repli sur son électorat traditionnel d’extrême gauche et même - fait nouveau - une désertion des électrices due à la présence d’une candidate voilée dans le Vaucluse. Elles ne sont plus que 35 % alors qu’il existait "une parité parfaite auparavant", expliquait le journal. Le débat a ébranlé les militants et la direction a reconnu son "erreur".
"Un message diviseur"
Mais la crise résulte de divergences plus profondes au sein de la direction sur la stratégie isolationniste adoptée par le NPA. Le noyau le plus proche d’Olivier Besancenot et l’aile la plus identitaire emmenée par les anciens de Lutte ouvrière continuent à défendre la présentation en solo des listes aux régionales. Ils estiment que le NPA aurait dû être plus offensif, en " dénonçant clairement et publiquement les choix du PCF et de ses alliés" d’aller dans les institutions régionales. Si le NPA n’a pas réalisé de bons scores, expliquent-ils, c’est à cause de l’absence de lisibilité et de l’entrée tardive en campagne.
D’autres membres influents de la direction, impliqués dans les négociations avec le Front de gauche, font le constat inverse : le NPA a "délivré un message diviseur" et son insistance à faire de la non-participation aux exécutifs un préalable à l’union, a été une erreur.
"Pour être audible, il faut être candidat au pouvoir. Et ne pas apparaître comme refusant a priori toute responsabilité", écrivent Pierre-François Grond, bras droit de M. Besancenot, Myriam Martin et Anne Leclerc, respectivement têtes de liste en Midi-Pyrénées et à Paris. Prenant le contre-pied des discours officiels, ils ajoutent : "Les élections ne sont pas qu’une tribune" où le NPA se limiterait à un discours de "syndicat rouge".
Cette analyse n’aura pourtant pas de suite. La direction a refusé d’organiser un congrès extraordinaire comme le demandait la minorité unitaire emmenée par Yann Cochin. La résolution de synthèse adoptée réaffirme un positionnement d’opposition au reste de la gauche. Le NPA fait le dos rond... jusqu’à son congrès en novembre. Objectif : la présidentielle de 2012 avec le "camarade Olivier".