Le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement en anglais) est un « accord économique et commercial global » entre l’Union européenne et le Canada. Il vient d’être adopté par le Parlement européen, « après trois heures de discussions houleuses » : 408 eurodéputés se sont prononcés en faveur du texte, 254 contre. Il devrait être appliqué dès le mois d’avril 2017. Voilà pour le factuel « journalistique ».
Abordons maintenant la réalité politique.
Le CETA est le plan B des euromondialistes forcenés qui tentent de créer, par tous les moyens, un vaste espace géo-économique de libre-échange, homogénéisé et interdépendant, entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Le TAFTA (traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne) ayant échoué, notamment par l’intermédiaire de l’élection de Donald Trump – plus protectionniste que néo-libéral –, il a fallu « contourner ». C’est chose faite, et sur le dos de la démocratie.
Comme le traité de Lisbonne a été la transformation magique du « non » du 29 mai 2005 en « oui » par les « manœuvres » de Nicolas Sarkozy en 2008, le TAFTA revient sous une autre forme, plus discrète.
Il suffit simplement de rappeler que de nombreux partenariats et accords de libre-échange existent entre les États-Unis et le Canada.
Concrètement, le texte supprime 99 % des droits de douane. Mais il « prône la coopération en matière sociale, sanitaire et environnementale »...
Cela est bien connu, les multinationales – les grandes gagnantes de cet accord – se soucient avant tout de ces problématiques !
Les multinationales qui, d’ailleurs, au nom de la liberté d’échanger, pourront attaquer les États en justice devant des tribunaux privés (« tribunaux d’arbitrage ») prévus à cet effet. Si tant est que certains chefs d’État songent à protéger leurs agriculteurs ou leurs consommateurs (de nombreuses questions sanitaires se posent), les sanctions sont déjà prêtes !
Un exemple ? Le CETA va donner aux entreprises canadiennes et européennes de nouveaux instruments pour faire valoir des « droits de propriété intellectuelle ». Un bon moyen de confisquer les semences et de contraindre les agriculteurs à agir selon les désidérata des grands capitalistes.
Il faut croire que les points de PIB européens espérés par les eurodéputés et mis en avant (le doux prétexte) lors de leur ratification de ce traité ont pesé plus lourd dans la balance « démocratique » que les conditions de vie des Européens eux-mêmes.
Une grande partie du traité entrera en application provisoire, a priori dès le mois d’avril 2017, le temps d’être ratifié par l’ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l’UE, ce qui peut prendre quelques années.
Il devient urgent de s’élever contre le globalisme et ses relais.