Alors qu’il se trouve à Tokyo, dans le cadre d’une tournée diplomatique en Asie du Sud-Est, le président Trump a de nouveau mis en garde la Corée du Nord en affirmant que son programme nucléaire est une « menace pour le monde civilisé ».
« Certains disent que ma rhétorique est forte mais regardez ce qui s’est passé avec une rhétorique faible au cours des 25 dernières années », a déclaré M. Trump, ce 6 novembre. À plusieurs reprises, ces derniers mois, le locataire de la Maison Blanche a laissé entendre qu’il envisageait une option militaire contre la Corée du Nord. D’où les tensions entre Washington et Pyongyang.
Cela étant, au Pentagone, une telle éventualité est regardée avec beaucoup de prudence. Ainsi, l’amiral Michael J. Dumont, vice-directeur de l’état-major interarmées, a donné quelques détails et les perspectives d’une intervention militaire dans la péninsule coréenne, dans un courrier adressé à deux parlementaires ayant demandé « l’évaluation des pertes en cas de conflit avec la Corée du Nord ».
Ainsi, selon l’amiral Dumont, le seul moyen de localiser et de sécuriser « en toute certitude » l’ensemble des sites nucléaires nord-coréens passerait par une intervention terrestre des forces américaines. Et les responsables du Pentagone « évaluent que la Corée du Nord peut envisager l’utilisation d’armes biologiques et chimiques ».
[...]
Dans une déclaration commune, 16 parlementaires américains (dont un républicain), tous anciens militaires, ont estimé « profondément troublant » que soit nécessaire une intervention terrestre pour détruire l’arsenal nucléaire nord-coréen. Une telle action « pourrait aboutir à des centaines de milliers, voire des millions de morts dans les premiers jours de combat », ont-ils souligné.
[...]
« Dans cette perspective, l’idée d’envoyer des troupes et de consacrer des ressources à une autre guerre potentiellement impossible à gagner est terrifiante : le président doit arrêter de faire des déclarations provocatrices qui entravent les options diplomatiques et mettent les forces américaines en danger », ont-ils continué. Et de conclure : « Il n’y a pas de bonnes options militaires pour la Corée du Nord. »