Isolée sur la scène internationale, la Corée du Nord dispose à présent d’un petit allié en Catalogne : le Pyongyang Café, un bar à Tarragone fondé pour soutenir le régime controversé de Kim Jong-Un.
Ouvert à la mi-juillet dans le centre de cette ville de Catalogne connue pour ses vestiges romains, c’est selon son fondateur le seul bar en Occident consacré à la Corée du Nord. Un autre avait ouvert à Amsterdam en 2012 mais avait fermé peu après. Derrière le comptoir, où l’on peut commander des thés typiques du pays et des bières asiatiques, est peint un immense drapeau nord-coréen.
La décoration est moderne, loin de la tradition asiatique. Des affiches de propagande à la gloire du régime rapportées de Pyongyang, la capitale nord-coréenne, ornent les murs. Au fond du bar, sur une étagère, sont alignées des traductions en espagnol d’ouvrages écrits par les membres de la dynastie Kim qui dirige le pays depuis 1948. « La Corée du Nord est la grande inconnue du monde. Les médias manipulent les informations et mentent en permanence sur elle », explique le fondateur de l’établissement, l’Espagnol Alejandro Cao de Benos, président de l’Association d’amitié avec la Corée.
Il affirme avoir ouvert ce bar pour « casser tous ces mythes, cette manipulation. Et comme beaucoup de gens ne peuvent pas aller en Corée parce que c’est loin et difficile, ils peuvent venir à notre café », dit-il.
À la merci de Kim Jong-Un
Nommé en 2002 délégué spécial pour les relations culturelles avec l’étranger de la Corée du Nord, un titre honorifique, Alejandro Cao de Benos, arrêté en juin dernier pour trafic d’armes, est le seul représentant occidental du régime de Pyongyang. Il apparaît régulièrement dans les médias pour défendre ce régime, constamment épinglé pour ses essais nucléaires et des violations des droits de l’Homme. « L’accès à l’alimentation, au logement ou au travail est bien mieux garanti en Corée du Nord que dans n’importe quel pays capitaliste. Ce sont les vrais droits de l’Homme auxquels nous croyons », affirme-t-il.
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Dans un rapport de 2014, les Nations unies établissaient une longue liste de crimes : extermination, esclavage, torture, viols, avortements forcés, persécutions politiques, déplacements forcés de population, disparitions...