5 avril 2021 : le match à 6 points qui a tout changé
Lille champion de France, Paris dauphin
Au bout de 38 journées, les 11 Français du LOSC ont donc vaincu les 48 Qataris du PSG (on a fait le rapport des deux budgets, 640 millions pour le PSG, 147 pour le LOSC, et on l’a reporté sur les joueurs) qui, par un miracle footballistique, un peu comme Israël qui s’est incrusté dans les compétitions européennes, ont atterri dans le championnat de France, dit de Ligue 1 Uber Eats, la plateforme uberaliste de la bouffe à vélo.
Preuve qu’une équipe, avant d’être un budget, c’est d’abord onze gars qui se battent ensemble, et pas Neymar avec 9 porteurs d’eau autour (on retire Mbappé de la liste, prodige aspiré par le Real de Madrid, où Zidane tire sa dernière saison d’entraîneur). Voilà pour les présentations.
Les amateurs de football « amateur » – c’est-à-dire pas trop truqué par le fric – y verront la revanche des pauvres sur les riches, du Nord ouvrier sur la capitale bobo, des Français de souche sur les stars allogènes. En vérité, la vérité est un peu différente. Ce qui serait amusant, c’est qu’une équipe qui en bat une autre lui chipe le budget, ou une partie de son budget. Mais bon, restons sérieux.
À la base du succès lillois, au-delà du buteur turc Yilmaz, il y a un certain Luis Campos, un technicien Portugais qui monte une équipe comme une horlogerie, avec le bon joueur à la bonne place. À la limite, ce grand connaisseur du foot pourrait fonctionner avec un algorithme puissant qui passerait en revue les milliers de pros, et parfois des amateurs, sur lesquels on compilerait des centaines de données, taille, âge, poids, vitesse, mental, mentalité, origines, technique, physique, endurance, sens tactique, QI, vie de famille, sexualité, etc., afin de trouver le meilleur homme à la meilleure place en fonction des besoins de l’équipe.
Le patron de BlackRock se sert d’un tel algo pour ses investissements, et on voit le résultat : sa boîte fait deux fois plus de pognon que la France (en prenant en compte son PIB). Naturellement, Campos ne dispose pas (ou peut-être pas, car le big data s’infiltre partout) d’un tel logiciel, mais son travail y ressemble étrangement.
Neymar, y en a marre ?
En face, à Paris, politique de stars : on rafle les meilleurs joueurs du championnat français, on y injecte de la superstar (Neymar), on fait briller le onze, on fait bander L’Équipe et Pierre Ménès (et aussi le fisc français), on ravit le prince qatari qui veut de la marque, du brillant, de la french touch, et on essaye de trouver un entraîneur sportif qui ne pète pas les plombs devant ces priorités économico-people.
On le voit : l’Allemand Tuchel (ex-entraîneur de Dortmund), qui s’en est pris plein la gueule à Paris, est parti pour Chelsea, où on lui a donné, intelligemment, les clés du camion. Résultat : il a choisi ses joueurs, le style de jeu, et le voilà en finale de la Ligue des champions. Étonnant, non ?
Par rapport à Paris, Lille a donc fait un recrutement pas flamboyant mais efficace, avec un entraîneur pas flamboyant mais efficace, un type à l’ancienne, Christophe Galtier, issu de l’écurie Saint-Étienne (les Verts). La flamboyance, on l’a vue sur la Grand-Place avec les milliers de supporters qui ont fêté le 4e titre de champion de leur histoire, ou le 5e si l’on se fie aux 160 de QI d’Audrey Fleurot dans le 6e épisode d’HPI, justement consacré aux ultras lillois. HPI, production TF1 tournée dans les Hauts-de-France, comme quoi, un bonheur n’arrive jamais seul.
Pendant ce temps, à Paris...
Symboliquement, Paris perd le championnat l’année où la capitale s’enfonce dans la saleté et la laideur. Dans un tel environnement, un club peut-il être serein ? Représenter une région ? Un peuple ?
Avec le progressisme sexuel, l’expulsion des travailleurs, l’invasion des migrants, la gentrification des quartiers et la boboïsation du foot (voir les tribunes VIP), pas étonnant que les vrais supporters aient déserté les tribunes du Parc des Princes. Poussons la logique progressiste jusqu’au bout : pourquoi ne pas y accueillir les migrants ? Revendre Neymar et soigner les crack addicts ?