Egalité et Réconciliation
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Le business très lucratif de Conspiracy Watch

Le média fondé par Rudy Reichstadt s’attache depuis une dizaine d’années à épingler les « conspirationnistes » sur son site internet. Mais que cache cette ambition de vouloir ficher toutes sortes de personnalités au motif d’une expertise pseudo-scientifique autoproclamée ? Entre subventions publiques injustifiées et propagande macroniste, Rechecking a mené l’enquête.

 

Nos amis de Tocsin ont été contactés par Conspiracy Watch pour leur poser des questions sur leur financement et leur ligne éditoriale prétendument « d’extrême-droite ». C’est un vrai progrès de la part de nos complotologues qui jusqu’ici, ne faisaient jamais l’effort d’aller chercher le contradictoire pour composer leurs articles incendiaires. Informée par Clémence Houdiakova (rédactrice en chef de Tocsin) de cette étonnante précaution, nous en avons profité pour envoyer nous-même une série de questions en espérant qu’elles puissent nous aider à comprendre leurs méthodes éditoriales et leurs moyens de financement. Hélas, le journaliste Victor Mottin, contributeur du média anti-complotiste, n’a pas souhaité faire preuve de réciprocité. Si nos questions resteront donc sans réponse, notre enquête démontre que Conspiracy Watch prend souvent quelques arrangements avec la vérité.

 

1. Une influence disproportionnée au prétexte d’une « expertise » pseudo-scientifique

À lire nos médias de grands chemins où il intervient souvent, « l’expertise » de Rudy Reichstadt pour lutter contre le « fléau » du « complotisme » ne ferait aucun doute. Lui-même s’est félicité devant le Sénat que son association bénéficie d’une légitimité « unanimement reconnue pour le sérieux de son action et la solidité de son travail ». Rudy Reichstadt n’a pourtant aucune qualification pour prétendre à cette autorité. Son expérience se limite à un diplôme de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, ainsi qu’une modeste carrière à la Mairie de Paris. D’autant que le thème dont il se dit « expert » n’existe pas en tant que discipline académique et suscite plutôt des réserves parmi les chercheurs.

Le politologue Julien Giry, spécialiste des phénomènes de fausses rumeurs en ligne et maître de conférences à l’Université de Tours, estime que les « complotologues » médiatiques comme Rudy Reichstadt ont « confisqué l’expertise avec un discours de catastrophisation fondé sur du prêt-à-penser, sans aucune base empirique, alors que leurs positions sont marginales dans le champ universitaire » (Marianne, 2021). Les chercheurs Coralie Le Caroff et Mathieu Foulot soulignent que « la littérature scientifique concernant le complotisme est assez limitée et ne permet pas d’accéder aux modalités concrètes de production et de réception des discours conspirationnistes », se révélant « rapidement (…) une catégorie fourre-tout ». Même du côté des scientifiques partisans de la lutte contre le « complotisme », à l’instar de Sébastien Dieguez et Sylvain Delouvée, on admet qu’on « ne sait pas exactement en quoi il consiste, ce que peut bien être sa “structure monologique” (…). Il n’existe pas à ce jour de “théorie” psychologique définitive et consensuelle du complotiste ».

Autrement dit, « l’expertise » dont se réclame Rudy Reichstadt a tous les aspects d’une pseudo-science, c’est-à-dire une doctrine utilisée comme argument d’autorité sans reposer sur aucun critère de scientificité. Chose assez ironique pour quelqu’un qui se dit être un disciple de Karl Popper. D’ailleurs, lorsque Conspiracy Watch s’est exercé à produire un sondage pour la Fondation Jean-Jaurès, sondage qui affirmait que « huit Français sur dix [seraient] complotistes », même la presse n’a pas pu ignorer les énormes biais méthodologiques ayant permis d’arriver à ce résultat délirant. Et pour cause : beaucoup de sondés ne connaissaient même pas la « théorie » sur laquelle on leur a demandé de se prononcer !

Mais l’avantage de s’autoproclamer « expert » d’une discipline qu’on invente, c’est de s’offrir les garanties d’en avoir le monopole. Un monopole qui a permis à Rudy Reichstadt d’être très souvent sollicité au sommet de l’État. Comme l’a rapporté le journaliste Laurent Dauré pour Blast, Rudy Reichstadt a été « sollicité » dans pas moins d’une dizaine d’institutions publiques (Service d’information du gouvernement (SIG), le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de l’Intérieur, Conseil national du numérique, la Miviludes, la Dilcrah, le Cnam…). Outre sa participation au rapport de la Commission Bronner sur les « Lumières à l’ère numérique » rédigé à la demande du Président Macron, il prodigue également depuis 2020 des formations auprès des agents de l’Unité de contre-discours républicain (UCDR) intégrée au SG-CIPDR (Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, à l’origine de l’appel à projet « Fonds Marianne ») et fait partie des membres de l’Observatoire de la haine en ligne de l’ARCOM. 

On sait aussi que Conspiracy Watch intervient dans les politiques de régulation directement auprès des plateformes des réseaux sociaux. En 2019, la directrice des affaires publiques de Twitter France (avant le rachat d’Elon Musk) témoignait devant une commission d’enquête à l’Assemblée Nationale que ses équipes travaillaient « avec des associations comme celle de Rudy Reichstadt », leur faisant bénéficier en échange de « publicité à titre gracieux ». Même témoignage de la part du Directeur de Tik Tok France, qui reconnait lors d’une réunion de débat public que Conspiracy Watch les aide à « débusquer les conspirations et supprimer les contenus afférents ». Au vue de la manière très subjective qu’ont nos complotologues pour désigner un « discours conspirationniste », marquée d’un biais politique manifeste (nous le verrons plus loin), on ne peut écarter qu’une telle influence ait pu conduire à la censure d’opinions diffusées en ligne qui n’avaient strictement rien d’illégales.

 

2. Une perfusion d’argent public pour des motifs parfois inexistants

Mais cette influence, au-delà d’être problématique, semble aussi être un formidable moyen de profiter des largesses de l’État et de ses deniers publics. D’après les données disponibles jusqu’en 2022 sur le site budget.gouv.fr, l’Observatoire du conspirationnisme perçoit une diversité de subventions annuelles pour des motifs qui suscitent l’interrogation. 30 000 euros leur sont versés chaque année depuis 2017 par la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) pour la production de leur émission sur YouTube « Les Déconspirateurs », dont l’audience dépasse rarement quelques milliers de vues. Le SG-CIPDR participe aussi au financement de Conspiracy Watch à hauteur de 30 000 euros en moyenne dès 2019, subvention qui sera doublée à l’occasion du Fonds Marianne pour s’élever à plus de 60 000 euros versés tous les ans depuis 2021. L’association a également reçu à au moins deux reprises (2019 et 2021) une subvention de 20 000 euros au titre des « politiques d’EAC » (Éducation artistique et culturelle) pilotées par le ministère de la Culture.

Plus étrange encore, Conspiracy Watch a bénéficié de subventions de 15 000 € en 2020, de 30 000 € en 2021 et en 2022 (soit un total de 75 000 €), toutes versées au seul motif d’« accompagner l’organisation d’un concours international de dessin de presse contre le conspirationnisme et le négationnisme ». Problème : si un tel concours semble avoir été organisé en 2020, on n’en retrouve pas la moindre trace les deux années suivantes, alors que la dotation versée ces années-là a été le double du montant initial. D’autant plus que les lauréats de cet unique concours en 2020 ont reçu des prix pour un montant total de 7 000 €, remis discrètement lors d’un événement à huis clos dans le contexte des restrictions sanitaires.

Lire l’article entier sur recheckingmedia.org

 

L’escroquerie de l’anticomplotisme

 






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22 Commentaires

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  • #3509754
    Le 21 mars à 18:46 par Ironie tu sors !
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Rends l’argent rudy !

     

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  • #3509782
    Le 21 mars à 20:00 par Paul82
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    "spécialiste des phénomènes de fausses rumeurs en ligne"

    Parce qu’il existe de vraies rumeurs ? C’est fou comme les gens ne maitrisent plus la langue française.... Bref.

    Merci pour cet extrait. On avait déjà des soupçons mais là, on a confirmation. Le sieur Rudy en profite bien.

     

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  • #3509794
    Le 21 mars à 20:54 par Max
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Reichstag le petit Goebels du cerveau , au service de la secte rothsildo-soroso-schaabienne !
    Une synthèse !!

     

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  • #3509861
    Le 22 mars à 02:29 par Frédo
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Attention ! toute critique de Rudy Reichstat est un horrible acte antisémite !!

     

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  • #3509881
    Le 22 mars à 07:08 par Emile Gabardine
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    N’oublions pas que ce s....ard, atavique citadin du Reich, est sur la brèche depuis bientôt 20 ans. Il a commencé à user son fond de culotte de commissaire politique aux alentours des années 2005/2006 lorsque de sérieux doutes quant au récit "officiel" sur le 11/09 ont commencé à se répandre sur la toile.

     

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  • #3509886
    Le 22 mars à 07:29 par Chibreman
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    La vraie question à poser à ces gens-là, pour commencer, c’est : "quel problème peut bien poser l’existence d’opinions complotistes ?"

    Ce serait très intéressant de les entendre là-dessus...ils feraient sans doute 1000 pirouettes pour finalement avouer entre les lignes qu’ils bossent pour le régime...en nous traitant de complotistes au passage pour avoir osé poser cette question.

     

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  • #3509919
    Le 22 mars à 09:33 par Oleodedieu
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Amélie Ismaïli fait un sacré boulot sur les escrocs fact checkers !

     

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  • #3509958
    Le 22 mars à 10:42 par Naim
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Si le cousin de Rudy, l’autoproclamé philosophe BHL, réussit à se faire accepter comme un vrai philosophe (sans parler du goy Onfray), pourquoi lui refuserait on le titre de conspirationologue, à lui le manitou de la nouvelle doctrine. Le charlatanisme moderne est très inventif et il rapporte gros. On voit maintenant affleurer les théoriciens de genre qui nous expliquent que l’homme est femme et que la femme peut sentir des couilles lui sortir de la cuisse comme dans les récits des mythologies antiques. Hier encore on nous demande de ne pas se gratter le nez en étant debout sous peine d’attraper un virus dite COVID qui aime faire des voltiges dans les airs et qui déteste qu’on le dérange dans ses élans acrobatiques. Rudy arrive à point dans son temps. Le temps sombre des nouveaux charlatans.

     

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  • #3509995
    Le 22 mars à 13:02 par FREDERIQUE
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Rudy le bouffi
    - grand ami de certain millionnaire (avec la fortune de papa) plagiaire aux mille chemises blanches identiques : quelle surprise !
    - pensionné grassement et sans aucun doute à vie, par la "Fondation pour la mémoire de la Shoah" : quelle surprise (bis) !
    a donc perçu de la France/des Français plus de 400.000 euros - !? - pour jouer les petits Torquemada poussant sur son bûcher quiconque élève la voix, et pour quelque raison que ce soit, contre le lobby-QUI-n’existe-pas !?

    Pas besoin de sortir de l’X pour savoir quel sera son fonds de commerce quasi exclusif...

    A quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ; l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit.” - La Bruyère

     

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  • #3510126
    Le 22 mars à 19:06 par Pierre
    Le business très lucratif de Conspiracy Watch

    Sa devise : calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.

    Dès que Macron dégagera du pouvoir, sa boutique subventionnée fera faillite.

     

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