Le mouvement de résistance islamiste palestinien, considéré comme terroriste par les États-Unis et leurs vassaux, a annoncé le 31 juillet 2024 la mort de son chef, Ismaïl Haniyeh, qui était en Iran pour répondre à l’invitation du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian. Lui et son garde du corps ont été visés par un raid israélien dans une villa de Téhéran.
Cet assassinat d’un leader politique, donc un acte de terrorisme condamné par la justice internationale, intervient en plein génocide des civils de Gaza. Le pouvoir israélien assassine donc des civils en masse et les représentants politiques du Hamas. Le parapluie américain lui permet donc de procéder à des crimes de guerre sans précédent sous prétexte de sécurité nationale.
Le président iranien, dans un tweet, a déclaré que son « pays défendrait son intégrité territoriale et ferait regretter leurs actes aux responsables ». La Chine a condamné cet « assassinat » et s’est déclarée « très préoccupée ». Le Qatar, qui abrite la direction politique du Hamas, a dénoncé un « crime odieux ». Il faut savoir que le Hamas a en quelque sorte deux têtes, avec ses leaders politiques à Doha, mais une direction militaire de la résistance relativement autonome sur Gaza et ses environs.
Israël poursuit donc sa politique d’éliminations ciblées et de provocations à la guerre totale dans tout le Proche-Orient. Il semble que l’approche des élections américaines ait accéléré le processus. Ainsi, l’attentat contre Haniyeh fait suite à un raid à Beyrouth contre un chef militaire du Hezbollah. Les 80 000 colons évacués de l’entité israélienne près de la frontière à cause des frappes du Hezbollah réclament l’entrée en guerre d’Israël contre le Liban.
On le voit, le but du pouvoir militaire de Tel-Aviv n’est pas de se défendre, mais bien d’attaquer tous ses voisins, excepté la Jordanie (et l’Égypte), afin d’étendre ses frontières qui, comme le souligne Youssef Hindi, ne sont pas définies. Liban, Iran et Syrie sont dans le viseur. C’est le Drang nach Osten juif.
Précisons que Haniyeh était l’homme du cessez-le-feu au Hamas, ce qui va dans le sens de la recherche par Israël d’un frontal absolu avec les radicaux. En assassinant ce leader, Israël a aussi visé une paix possible. C’est la lecture politique de ce crime. L’entité israélienne a en outre exterminé une grande partie de sa famille dans des bombardements ciblés de Gaza.
Le 17 octobre 2023, 14 membres de sa famille sont tués dans une frappe israélienne dont son frère et un de ses neveux. Le 10 novembre 2023, c’est sa petite fille, Roaa Haniyeh, qui est tuée par une frappe israélienne à Gaza-ville. Le 21 novembre 2023, c’est son petit-fils aîné, Jamal Mohamed Haniyeh, qui est tué dans un autre bombardement israélien. Le 10 avril 2024, il annonce à Al Jazeera que trois de ses enfants et quatre de ses petits-enfants ont été tués lors d’une frappe israélienne. Il a dit aussi que 60 membres de sa famille ont été tués depuis le début de la guerre Israël-Hamas. (Wikipédia)
Haniyeh, depuis sa prise de fonction à la tête du mouvement de résistance le 6 mai 20217, était qualifié par l’État terroriste de « mort en sursis ».