Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé dimanche que ses troupes avaient pris la localité ukrainienne de Krasna Hora, à quelques kilomètres au nord de Bakhmout. « Aujourd’hui, les unités d’assaut de Wagner ont pris la localité de Krasna Hora », a déclaré Evguéni Prigojine, cité par son service de presse.
Le fondateur de la milice Wagner a également publié une courte vidéo, montrant apparemment des mercenaires au niveau du panneau d’entrée de Krasna Hora. Moscou cherchait depuis plusieurs mois à conquérir cette localité, qui comptait 600 habitants avant la guerre.
Le groupe Wagner avait déjà annoncé le 11 janvier avoir pris Soledar, une ville plus importante située non loin de Krasna Hora. Mais le ministère russe de la Défense avait mis deux jours avant d’annoncer la conquête de Soledar, révélant des dissensions entre Wagner et l’armée régulière russe.
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Il a également assuré que seules les troupes de Wagner se battaient dans « un rayon de plus ou moins cinquante kilomètres » autour de Bakhmout. Si la ville est prise, ce sera par ses unités, a-t-il insisté dimanche.
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L’article suivant est signé Ouest-France, peu connu pour sa russophilie pendant le conflit. Mais il a l’avantage de reconnaître certaines réalités, au contraire de la majorité de la presse mainstream française.
On apprend ici que si les Ukrainiens résistent comme ils peuvent à Bakhmout, les Russes progressent inexorablement. Si les armes lourdes occidentales n’arrivent pas, les Ukrainiens ne tiendront pas. Or, les chars promis par l’UE et les USA ne seront pas opérationnels avant plusieurs semaines. Quant aux avions, il n’en est pas encore question.
« C’est comme Verdun » : la bataille de Bakhmout au point de bascule
Ivan, un ambulancier, attend au bord de la route l’arrivée de blessés toujours plus nombreux à mesure que les combats se durcissent. Strié de tranchées, pilonné par l’artillerie, le champ de bataille lui rappelle la Première guerre mondiale. « Là-bas, c’est comme Verdun », soupire-t-il.
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Selon les services de renseignement britanniques, l’avancée russe a été stoppée mais la pression demeure. Dimanche, le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué la prise de Krasna Hora, à quelques kilomètres au nord de Bakhmout.
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Mais cette bataille n’est pas qu’une affaire d’armes de haute précision. Pour Oleksandre Kovalenko, un analyste militaire ukrainien, Kiev a surtout besoin de recevoir de l’artillerie et des munitions standards. « Si ça n’arrive pas, alors nous aurons de sérieux problèmes à Bakhmout », assure-t-il.
« L’énorme avantage » russe
Sur le terrain, les soldats ukrainiens expriment le même besoin.
« L’ennemi a un énorme avantage en matière d’artillerie », expliquait fin janvier à l’AFP Iouri Kryjbersky, un officier de 37 ans : « Vous pouvez vous asseoir dans une cave à Vassioukivka (un village au nord de Bakhmout également sur la ligne de front, NDLR.) pendant une demi-heure et entendre 40 obus passer ».
L’autre avantage russe, c’est le nombre, qui impressionne ce sergent ukrainien répondant au nom de guerre d’Alkor : « On tire, on tire et on tire mais après cinq minutes, 20 hommes supplémentaires arrivent face à nous ».
Moscou et Wagner sont notamment accusés d’utiliser des recrues mal préparées comme « chair à canon », une affirmation rejetée par l’analyste militaire russe Alexandre Khramtchikhine, qui y voit de la « propagande occidentale ».
Reste que Kiev subit aussi de lourdes pertes. Le major Volodymyr Leonov, des forces de défense territoriales ukrainiennes, affirme avoir eu une dizaine de blessés dans ses rangs en trois jours, en janvier. Et cinq de ses soldats, tués, n’ont pas pu être récupérés.
« Nos gars sont motivés, tout le monde est venu pour se battre », assure-t-il à l’AFP : « Mais quand il n’y a pas d’appui d’artillerie, qu’il n’y a pas de blindés, on se fait simplement tirer dessus, comme dans un stand de tir ».
« Retraite interdite »
Aucun camp ne communique sur ses pertes mais Ukrainiens comme Russes décrivent la bataille de Bakhmout comme la plus sanglante de la guerre. Près du front nord, l’AFP a vu fin janvier une dizaine de corps présentés comme ceux de membres de Wagner, gisant abandonnés sur le sol gelé.
« Apparemment, ils n’avaient pas le droit de battre en retraite », commente Vladislav, un soldat ukrainien : « Ils n’avaient même pas récupéré leurs blessés. Et à la fin ils sont morts ici, dans les champs ».
Parallèlement aux affrontements sur le terrain, une guerre des mots fait rage entre Ukrainiens et Russes.
Denis Pouchiline, le dirigeant pro-russe de la région de Donetsk, a parlé récemment de la « libération d’Artemovsk », désignant Bakhmout avec le nom utilisé à l’époque soviétique jusqu’en 2016.
Fin décembre, en visitant cette ville qui comptait autrefois 70 000 habitants et était connue pour ses mines de sel et son vin pétillant, Volodymyr Zelensky avait quant à lui évoqué la « forteresse Bakhmout ».
Pour Evguéni Prigojine enfin, le patron de Wagner, les combats « féroces » dans les quartiers nord de Bakhmout ont lieu dans « chaque rue, chaque maison, chaque cage d’escalier ».
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