Liana Sayer de l’Université d’Etat de l’Ohio a mené une étude à partir de données concernant 3600 couples prélevées dans des enquêtes nationales en 1987/1988, 1992/1994 et 2001/2002, pour connaître l’influence du chômage sur les divorces.
Les résultats de cette étude ont montré que l’emploi de la femme n’avait aucun effet sur la probabilité que le mari décide de quitter le ménage. Une femme employée est plus susceptible de demander le divorce qu’une femme au chômage, mais seulement quand elle se déclare très insatisfaite au sein de son couple.
En revanche, les résultats étaient beaucoup plus surprenants quand il s’agissait des hommes. Pour un homme, ne pas être employé augmente non seulement les chances que sa femme réclame le divorce, mais aussi celles qu’il décide lui-même de quitter sa femme. Même les hommes relativement heureux dans leur mariage sont plus susceptibles de partir lorsqu’ils sont au chômage.
Pris ensemble, les résultats suggèrent un changement dans les rôles traditionnels des deux sexes dans le mariage. Le fait que les hommes chômeurs, indépendamment de leur satisfaction conjugale, sont plus susceptibles de demander le divorce, suggère qu’un mariage dans lequel l’homme ne travaille pas ne fonctionne pas comme les hommes estiment qu’il devrait le faire.
En revanche, l’emploi des femmes n’a aucune influence sur la volonté de divorce de l’autre partie. Cela indique qu’en travaillant, la femme ne compromet pas le fonctionnement du mariage, mais plutôt que son emploi lui apporte la sécurité financière qui lui permettra de partir si le mariage échoue.